Le président de la République François Hollande à son arrivée à Hangzhou, en Chine, le 4 septembre. | ROLEX DELA PENA / AFP

Surtout ne rien dire, ne rien laisser paraître. En arrivant dimanche 4 septembre au matin à Hangzhou (Chine), pour assister au dernier G20 de son quinquennat, François Hollande a soigneusement évité toutes les questions de politique intérieure, alors que les critiques se multiplient en France sur son action, de la part des candidats à la primaire de la droite mais également de son propre camp.

Lors d’une déclaration à la presse, à son arrivée dans la ville située au sud est de Shanghaï, en partie désertée pour des raisons de sécurité, le président de la République a indiqué avoir « quatre priorités » pour sa participation au symposium des vingt pays les plus puissants de la planète : le risque environnemental, la guerre contre le terrorisme, la lutte contre les paradis fiscaux et la relance de la croissance mondiale.

« Nous prenons de bonnes décisions pour la coordination de nos économies, la transparence ou l’innovation, a également déclaré le chef de l’Etat en ouverture de la première session plénière du G20. Mais si nous ne réglons pas les problèmes politiques et les conflits du monde, si nous ne traitons pas le terrorisme, ils auront des conséquences sur nos économies. »

Agacement perceptible dans l’entourage de Hollande

M. Hollande a, en revanche, refusé de réagir aux dernières déclarations d’Emmanuel Macron, son ancien ministre de l’économie, qui a estimé, dans un entretien publié dimanche 4 septembre par Le JDD, que le gouvernement « a fait beaucoup de choses à moitié ». Officiellement parce que le chef de l’Etat était déjà en retard sur son agenda.

Officieusement parce qu’il lui est de plus en plus difficile de répondre aux critiques de plus en plus violentes de ses anciens ministres, qu’il s’agisse de M. Macron, mais également d’Arnaud Montebourg ou de Benoît Hamon. Preuve de son désarroi, le chef de l’Etat ne s’est pas non plus livré aux traditionnels échanges informels avec la presse dans l’avion qui le menait depuis Paris, un exercice qu’il affectionne pourtant particulièrement.

C’est Michel Sapin, le ministre de l’économie et des finances, qui s’est porté volontaire. Dans l’entourage de M. Hollande, l’agacement est néanmoins perceptible face aux attaques répétées de M. Macron, membre du gouvernement il y a encore cinq jours et qui multiplie depuis sa démission les apparitions médiatiques, afin d’asseoir sa légitimité de candidat dans les études d’opinion.

« Penser qu’on a épuisé l’action d’un ministère en douze ou dix-huit mois, c’est une forme de faiblesse », expliquait ainsi un très proche du président de la République, ajoutant sous forme de menace voilée que « lorsqu’un ovni rentre dans l’atmosphère, ça pique ». La campagne a bel et bien démarré.