Le president de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (droite) lors d’une conférence de presse avant l’ouverture du sommet du G20 en Chine. | CHINA DAILY / REUTERS

Peu importe l’opposition croissante en France ou en Allemagne, Bruxelles « continuera de négocier » avec les Etats-Unis le traité transatlantique de libre-échange (TTIP ou Tafta), le mandat de la Commission européenne pour le faire restant pleinement valable, a assuré dimanche 4 septembre son président, Jean-Claude Juncker.

« Lors du dernier Conseil européen en juin, j’ai demandé à l’ensemble des chefs d’Etat et de gouvernement [des pays membres] s’ils voulaient que l’on poursuive les négociations. La réponse fut un oui » unanime, s’est agacé M. Juncker en marge du sommet du G20 de Hangzhou, en Chine. Rien n’a changé et « il n’y a rien de neuf sous le soleil », a-t-il ajouté.

« Nous allons continuer à négocier, d’autant que nous pensons que ces accords de libre-échange sont de la plus grande importance » pour dynamiser l’activité économique tout comme pour « lutter contre le chômage », a insisté Jean-Claude Juncker.

Opposition en Allemagne et en France

La contestation vis-à-vis de ces négociations semble pourtant s’intensifier parmi les gouvernements européens, en butte à une vive hostilité de l’opinion publique. Dimanche dernier, le ministre social-démocrate allemand de l’économie, Sigmar Gabriel, a estimé que les discussions avaient de facto échoué car les Européens ne devaient pas céder aux exigences des Etats-Unis. La chancelière conservatrice Angela Merkel continue néanmoins de défendre le projet.

En France, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Matthias Fekl, a quant à lui indiqué que la France demanderait en septembre à la Commission, à l’occasion d’une réunion des ministres européens du Commerce, d’arrêter les négociations sur ce projet. Le président François Hollande ne s’est pas montré aussi catégorique mais a rappelé mardi que la France ne voulait pas « cultiver l’illusion » d’un accord « avant la fin de l’année » et la fin du mandat de Barack Obama à la Maison Blanche.

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La Commission s’est pour sa part dite, en début de semaine, « prête à boucler l’accord à la fin de l’année (…) si les conditions (étaient) remplies », selon son porte-parole Margaritis Schinas. Le sujet pourrait donc s’inviter dans les discussions au sommet du G20 à Hangzhou, d’autant que les Etats-Unis entendent bien poursuivre, voire accélérer les pourparlers.

Négocié depuis mi-2013 par Washington et la Commission européenne, l’accord Tafta vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d’autre de l’Atlantique. L’objectif est de créer la plus grande zone de libre-échange du monde, censée doper l’activité économique.

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