Voyages dans l’espace, royaumes au bout du doigt, ou chasses collectives à ciel ouvert ; dans les télés, sur les smartphones, dans les parcs… Cet été, le jeu vidéo était partout, qu’il est revenu plus bronzé que vous. La sélection de Pixels.

La superproduction

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  • Deus Ex - Mankind Divided

Dans un futur proche, l’agent Adam Jensen a perdu ses bras, ses jambes et divers organes plus ou moins vitaux, remplacés par des prothèses améliorées, des « augmentations ». Là, il enquête sur une série d’attentats, qui seraient – paraît-il – le fait d’« augmentés » radicalisés. Ghettos, populations déplacées, terrorisme : l’univers de Mankind Divided entre tellement en résonance avec le nôtre qu’on se demande comment les équipes d’Eidos Montréal ont pu réussir à accoucher d’un jeu qui raconte finalement si peu de chose. On s’en remettra : Deus Ex reste extrêmement efficace, généreux, et laisse toute latitude au joueur pour parvenir à ses fins. C’est déjà pas mal.

Deus Ex: Mankind Divided - Trailer 101 VOSTFR
Durée : 06:11

La note de Pixels : 4/5

Sur PlayStation 4, Xbox One et PC, environ 60 euros, classé 18 ans et plus (PEGI)

Le jeu dont personne n’a entendu parler

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  • Pokémon Go

Ce petit jeu indépendant, sorti dans l’anonymat le plus complet au début de l’été, permet de se balader dans les rues à la recherche de petites bébêtes mignonnes. Selon plusieurs sources convergentes, il aurait rencontré un certain succès auprès des bipèdes peuplant cette planète. Certains murmurent même que les nombreux promeneurs rencontrés smartphone sous le nez, ici dans les jardins, là dans les parcs, ne seraient pas des touristes égarés mais des joueurs à la recherche d’une certaine pique à choux. On n’est pas sûr d’avoir compris, mais ils avaient l’air heureux.

La note de Pixels : 4/5

Sur iPhone et Android, gratuit, classé 3 ans et plus (PEGI)

Les épopées spatiales

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  • No Man’s Sky

Passer jusqu’à 80 heures à ramasser des cailloux sur des reliefs monotones, cela ne fait pas rêver. Oui, mais voilà, en dépit de mécaniques ludiques pauvrettes, le blockbuster estival de Hello Games se déroule dans l’espace intersidéral, en vue subjective, sur des planètes générées aléatoirement où l’on se plaît à se perdre, ivre de curiosité, à la recherche de l’inconnu – au péril de la déception. Sorte d’explorateur de couvertures de livres de science-fiction, No Man’s Sky est à la fois plein de vide et vide de tout, infini et mal fini, vain mais enivrant.

No Man's Sky | Launch trailer | PS4
Durée : 01:43

La note de Pixels : 2,5/5

Sur PlayStation 4 et PC, environ 60 €, classé 7 ans et plus (PEGI)

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  • Starbound

Starbound part d’un postulat relativement semblable à No Man’s Sky, à savoir, que l’espace, quand même, c’est drôlement grand. Là aussi, on y vole de planète en planète au sein d’un univers virtuellement infini, on affronte une faune et une flore aussi imprévisibles que redoutables, et surtout, on s’invente sa propre histoire. Sauf que Starbound, qui se joue en vue de côté pixelisée, s’appuie sur les fondations solides de Terraria, le précédent jeu de Finn Brice, sur ses systèmes d’artisanat, de construction, et de personnalisation de personnage. Il se paye en plus le luxe d’être scénarisé et même, incroyable, d’être tout à fait jouable en multijoueur. Prends ça, No Man’s Sky.

Starbound 1.0 Launch Trailer
Durée : 05:30

La note de Pixels : 4/5

Sur PC, Mac, Linux, 14 €, classé 7 ans et plus (PEGI)

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  • Out There Chronicles

Le studio lyonnais Mi-Clos conjugue l’univers spatial de son jeu de gestion Out There sous forme de roman graphique interactif. Notre héros, Darius, est un véritable Robinson de l’espace. Après 10 000 ans de sommeil cryogénique, il se réveille à bord de la station America, qui pourrait bien être tout ce qui reste de l’humanité. Qui sont ces fanatiques religieux, trop beaux et polis pour être honnêtes ? Pourquoi recherchent-ils la station Europa ? Et que veulent-ils à votre cerveau ? Autant de questions abordées par cette aventure plaisante et essentiellement textuelle, même s’il faudra attendre un probable second épisode pour avoir le fin mot de l’histoire.

La note de Pixels : 3,5/5

Sur PC, iOS et Android, 3 €, classé 3 ans et plus (PEGI)

Les jeux pour les doigts

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  • Leap Day

Le MrFreeze de l’été : tout en longueur, vite ouvert, vite expédié. Le concept est simplissime : chaque jour, Leap Day génère un nouveau niveau à escalader en sautant, en essayant d’aller le plus haut possible, d’un seul contact du doigt sur l’écran. Le reste est affaire de charme : la petite bouille ahurie du héros, l’ambiance loufoque, le plaisir de jeu immédiat, l’ingéniosité de ces échafaudages aussi féeriques que sadiques. Idéal pour s’aérer l’esprit cinq minutes.

La note de Pixels : 4/5

Sur iPhone et Android, gratuit, classé 4 ans et plus (Apple).

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  • Reigns

Dans Reigns, plus qu’un roi, vous incarnez une dynastie. Le jeu reprend le principe de l’application de rencontre Tinder : des portraits de vos conseillers apparaissent à l’écran, vous soumettent un projet (construire un barrage, déclarer la guerre au royaume voisin, brûler des hérétiques), que vous pouvez accepter ou retoquer d’un gracieux glissement du pouce vers la droite ou la gauche. Mais ce qui pourrait n’être un banal petit jeu de gestion louche aussi vers les livres dont vous êtes le héros, quand un brave toutou possédé par le démon s’en mêle. Arriverez-vous à rompre une malédiction millénaire tout en administrant votre royaume ? Tout est affaire de doigté.

La note de Pixels : 4,5/5

Sur iOS et Android, 3,50 €, classé 7 ans et plus (PEGI)

Le yin et le yang

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  • Abzû

Dans un univers sérieux où il existerait un prix du jeu de l’été le plus estival, celui-ci irait à Abzû. Suite spirituelle du très culte Flower, Abzû revient avec une proposition sensiblement identique, faite d’exploration méditative, d’interactions minimalistes, et d’atmosphères dépaysantes. Mais Abzû, c’est aussi une fable familière, prévisible, qui nous plonge dans des ruines sous-marines pour mieux nous parler de la pollution humaine. Chacun y comprendra ce qu’il veut, mais tout le monde sera bien obligé de s’accorder sur son atmosphère enchanteresse, et sur cet apaisant sentiment de calme, de perpétuelle dérive, qui évoque forcément l’immortel Ecco the Dolphin du Hongrois Lazlo Szenttornyai.

La note de Pixels : 3/5

Sur PlayStation 4 et PC, environ 20 €, classé 7 ans et plus (PEGI)

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  • Inside

Dans un univers curieux où il existerait un prix du jeu de l’été le moins estival, celui-ci irait à Inside. Suite spirituelle du très culte Limbo, Inside revient avec une proposition sensiblement identique, faite de plate-forme simple, d’énigmes physiques et de clairs-obscurs somptueux. Mais Inside, c’est aussi une fable étrange, dérangeante, qui nous plonge dans un univers totalitaire pour mieux nous parler de notre propre monstruosité. Chacun y comprendra ce qu’il peut, mais on sera bien obligé de s’accorder sur son univers sublime et sur cet excitant sentiment d’urgence, de perpétuelle fuite en avant, qui évoque forcément l’immortel Another World du Français Eric Chahi.

La note de Pixels : 4,5/5

Sur PlayStation 4, Xbox One, PC, environ 20 euros, classé 18 ans et plus (PEGI)

Les curiosités

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  • Anarcute

Une bande de développeurs, un jour, a décidé que ce serait une bonne idée de marier Pikmin et Katamari Damacy, deux jeux tellement japonais qu’ils feraient passer l’origami pour un sport basque. Admettons. Ce qui est plus étonnant, c’est que les responsables de cette alliance nipponnissime sont en fait des étudiants valenciennois, sortis des rangs de l’école Supinfogame. Le résultat est pourtant très français, puisqu’il s’agit de guider de petits animaux trop mignons à travers les capitales du monde entier pour manifester et renverser l’ordre établi. Révolutionnaire et kawaï.

La note de Pixels : 3/5

Sur Xbox One et PC, environ 15 €, classé 7 ans et plus (PEGI).

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  • Cache mon jeu par maman !!

On aurait tort de réduire Cache mon jeu par maman !! à son titre. Sorte d’épure des jeux d’aventure qui ont fait vendre tant de Windows 95 et de souris deux boutons vers la fin du deuxième millénaire, ce titre japonais nous demande de retrouver une console de jeu cachée par une maman (la nôtre) un peu trop prévenante. Sauf que si au départ, il suffit de mettre un escabeau au pied d’une commode pour retrouver la console cachée à son sommet, on finit par devoir se battre contre un héron enfermé dans la penderie ou contre un grand-père adepte de méditation transcendantale. Gratuit, court, et totalement absurde.

La note de Pixels : 5/5

Sur iOS et Android, gratuit, non classé.