L’Etat va indemniser les victimes de l’antiépileptique Dépakine sans « chipoter », a précisé, dimanche, la ministre de la santé, Marisol Touraine. | STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

L’Etat va indemniser les victimes de l’antiépileptique Dépakine « rapidement et simplement », sans « chipoter », a indiqué dimanche 4 septembre la ministre de la santé, Marisol Touraine, au « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro. « Et si [l’Etat] pense que d’autres responsables que l’Etat sont en jeu, alors il va se retourner contre eux », a-t-elle ajouté.

Le gouvernement a annoncé le mois dernier qu’un fonds d’indemnisation serait voté au Parlement d’ici à la fin de l’année pour les victimes de la Dépakine, un médicament sur la sellette depuis plusieurs années à cause d’un risque élevé de malformations congénitales et de troubles neurodéveloppementaux (autisme, retards intellectuels et/ou de la marche) chez les bébés de femmes ayant pris le médicament.

Interrogé sur le financement de ce fonds, elle a rejeté l’idée d’une taxe sur tous les produits de santé, préconisée récemment par le député socialiste Gérard Bapt, estimant que cela n’était ni « très juste ni très moral ». « Je suis pour que ceux qui sont responsables paient et pas pour que tout le monde mette au pot », a-t-elle dit, en citant l’exemple de la responsabilité du laboratoire Servier dans le scandale du Mediator.

Un médicament « très important et très utile »

Mme Touraine a également reconnu que les autorités sanitaires avaient tardé à informer des risques encourus les femmes en âge de procréer prenant de la Dépakine, un médicament « très important et très utile » et qu’il « n’est pas envisageable de retirer du marché ». « Ce qui est absolument nécessaire, c’est que les femmes soient informées et c’est ce qui a manqué jusqu’en 2010 », a-t-elle dit.

Elle a, par ailleurs, précisé la mission confiée au début de l’année à deux magistrats concernant les modalités des indemnisations. Ils vont notamment « se prononcer sur le mécanisme de l’indemnisation, sur la date à partir de laquelle on va considérer que l’information devait être donnée, c’est-à-dire la date à partir de laquelle les données scientifiques étaient bien connues, et sur les éventuelles responsabilités des uns et des autres », a-t-elle expliqué.

Trois questions pour comprendre le scandale de la Dépakine
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