Nicolas Sarkozy était à la Baule pour la clôture de l’université d’été du parti Les Républicains, le dimanche 4 septembre. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Le candidat à la primaire à droite pour 2017, Nicolas Sarkozy se prononce pour la création d’un « centre fermé » situé outre-Manche traitant des demandes d’asile de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne, dans une interview à paraître lundi 5 septembre dans « La Voix du Nord ». Interrogé sur la Jungle de Calais, il déclare que « tant qu’on n’a pas une politique nationale, on ne peut pas résoudre Calais ».

« Puisque la plupart de ces étrangers viennent à Calais pour passer en Grande-Bretagne, je veux que nos amis britanniques assument désormais le traitement des demandes de ceux qui veulent l’asile chez eux, dans un centre fermé, en Grande-Bretagne, et assument également le retour de ceux qui seront déboutés », explique-t-il.

L’ancien président de Les Républicains, suggère que des « équipes policières et douanières anglaises et françaises » effectuent un contrôle préalable des migrants en France pour que leur demande d’asile soit traitée plus rapidement.

« Ces équipes décideront si la demande relève du centre fermé qui aura été créé en Angleterre, et dans ce cas le migrant sera immédiatement renvoyé dans ce centre, ou si elle devra être étudiée dans des centres fermés en France », précise M. Sarkozy.

Selon lui, cette procédure constitue la seule solution pour organiser le démantèlement de la « Jungle » de Calais, plus grand bidonville de France qui accueille entre 6 900 et plus de 9 000 réfugiés selon les sources, afin « d’arrêter l’appel d’air pour l’avenir ».

Une nouvelle politique migratoire plus sévère

M. Sarkozy prône également un message de fermeté, souhaitant mieux contrôler « les critères de l’asile » : « On ne peut pas continuer à être l’un des seuls pays d’Europe à ne pas renvoyer en Afghanistan, au Soudan et en Erythrée ceux dont la demande d’asile a été refusée ».

L’ancien président de la République entend poser les bases « d’une nouvelle politique migratoire » en rétablissant notamment des contrôles aux frontières. Il demande encore la suspension du droit au regroupement familial « tant qu’il n’y a pas le Schengen 2 que nous réclamons » et la suppression de l’Aide médicale d’Etat.

M. Sarkozy, qui avait signé les accords du Touquet en 2003, instituant la frontière britannique sur le sol français, annonce son intention, en cas de victoire à l’élection présidentielle, de se rendre « dès le lendemain » à Londres « pour négocier les conditions d’un nouvel accord du Touquet ».