Manuel Valls, le 5 septembre. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Manuel Valls, qui a été membre du cabinet de Michel Rocard lorsque celui-ci était premier ministre (1988-1991), a déclaré mardi 6 septembre sur RTL n’être « évidemment au courant de rien » quant aux déclarations faites par Jérôme Cahuzac la veille. Lundi, lors du premier jour de son procès pour fraude fiscale, l’ancien ministre du budget avait affirmé avoir ouvert un premier compte en suisse en 1992 pour financer le courant politique de Michel Rocard.

M. Valls a défendu la probité de son mentor :

« Je sais deux choses : c’est que Michel Rocard est le premier responsable politique à avoir permis le vote d’une loi instaurant, enfin, en 1990, la transparence. Je sais aussi quelle était l’éthique de Michel Rocard et de son entourage. »

« On a du mal à suivre Jérôme Cahuzac »

C’est à M. Cahuzac « de s’expliquer de ses manquements. Je suis triste, et je rajouterais peut-être : dégoûté », a poursuivi le chef du gouvernement.

« Comme Michel Rocard est décédé [le 2 juillet 2016], comme un ami très proche – y compris de Jérôme Cahuzac –, Guy Carcassonne, qui était le principal conseiller de Michel Rocard à ce moment-là, est décédé [le 27 mai 2013], on a du mal à suivre Jérôme Cahuzac. »

Le député socialiste Olivier Faure, ancien secrétaire général des Jeunes rocardiens, a estimé sur France Inter qu’il n’était « pas très élégant » de la part de M. Cahuzac « de faire cette pseudo-révélation au moment où Michel Rocard vient de s’éteindre ». Il a mis en cause les « éléments de défense assez classiques » de l’ancien ministre du budget pour qui « soit on est dans le complot, soit dans le financement plus large que lui, pour essayer de noyer sa propre responsabilité ».