Le centre d’accueil pour enfants cachait une « école coranique qui ne disait pas son nom ». Une école clandestine d’Evry, dans l’Essonne, a été fermée vendredi 2 septembre sur ordre de la mairie et de la préfecture, selon un communiqué commun publié par les deux institutions.

Après une enquête de leurs services, mairie et préfecture ont décidé de fermer cette structure, qui se présentait comme un « centre d’accueil de loisirs et d’activités dites scolaires à l’attention d’enfants mineurs, y compris d’âge maternel », car ils avaient observé « plusieurs manquements qui conduisent à considérer que la santé physique ou mentale ou l’éducation des enfants sont compromises ou menacées », explique le communiqué.

La structure, qui était en réalité une école coranique, avait été mise sur pied par une association nommée Tous ensemble, selon Francis Chouat, le maire socialiste de la ville.

Alertés par les riverains

« En soi, ce n’est pas un problème, mais une école coranique qui se cache, ça cache quelque chose », a-t-il ajouté, en précisant que l’association exerçait son activité « dans le dos de la mosquée d’Evry », qui propose, elle, des activités d’éducation au Coran en toute légalité.

La mairie et la préfecture ont chacune pris un arrêté pour fermer cette école en se fondant sur deux motifs : elle ne disposait d’aucun agrément pour accueillir de jeunes publics, et les locaux qu’elle occupait n’étaient pas aux normes.

« Aucune démarche n’avait été faite. Tout cela était en totale illégalité », a insisté M. Chouat. « Plusieurs dizaines » d’enfants en bas âge fréquentaient la structure, selon le maire, alerté par des riverains il y a quelques mois. La mairie entretient des doutes sur deux autres structures similaires à Evry et « procédera aux mêmes investigations », a-t-il annoncé.

Se réclamant de la méthode Montessori

Sur les réseaux sociaux, l’association Tous ensemble disait proposer des cours trilingues – français, anglais, arabe – et des cours de Coran, et se réclamait de la méthode Montessori, une pédagogie alternative.

« Ca en dit long sur ce qui se passe dans notre pays, sur les phénomènes de radicalisation », a réagi le premier ministre Manuel Valls, ancien maire d’Evry, mardi sur RTL.

« L’immense majorité de nos concitoyens de confession musulmane partage l’idée d’un islam français, mais il y a une minorité qui veut imposer sa vision des choses, et c’est celle-là qu’il faut combattre. »