Le gouvernement souhaite que les migrants se trouvant à Calais rejoignent des centres d’accueil et d’orientation, répartis sur le territoire. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé jeudi 15 septembre que 1 346 personnes « en situation irrégulière » avaient été « éloignées du territoire national depuis Calais », depuis le 1er janvier.

« Le prochain démantèlement du campement de la lande à Calais, opération indispensable pour des raisons humanitaires et pour des raisons d’ordre public, permettra la mise à l’abri de personnes en besoin manifeste de protection », poursuit M. Cazeneuve dans un communiqué. Il rappelle également que depuis un an, « 5 700 personnes ont été accueillies dans 161 centres d’accueil et d’orientation ».

Pour préparer le démantèlement du centre de Calais et désengorger Paris, l’Etat cherche à trouver près de 9 000 places dans des centres d’accueil et d’orientation répartis sur tout le territoire, d’ici à la fin de l’année.

Cette répartition se fera selon un « critère démographique pondéré par les efforts faits par chaque région ». Le gouvernement demande par exemple à la région Auvergne-Rhône-Alpes de trouver 1 800 places, ou1 500 à la Nouvelle-Aquitaine.

« Un plan qui tourne le dos au bon sens »

Mais cette mesure est vivement rejetée par l’opposition. Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (Les Républicains), a appelé les maires de sa région à s’opposer à l’accueil de migrants de la « jungle » de Calais.

« J’invite tous les élus locaux, tous les habitants qui ne veulent pas se laisser faire, à ne pas se laisser imposer contre leur volonté un plan qui tourne le dos au bon sens », a-t-il déclaré jeudi. M. Wauquiez accuse le gouvernement de vouloir « multiplier des Calais partout en France ».

Le sujet de l’immigration n’est cependant pas de la compétence des régions, et M. Wauquiez n’a aucun moyen concret de s’y opposer. Il a donc proposé aux maires réfractaires une aide juridique de la région pour s’opposer à cet accueil.

L’Association des maires de France a par ailleurs demandé, jeudi, que l’objectif de répartition des migrants soit atteint « dans une démarche de dialogue et de concertation préalable et tienne compte de la capacité d’accueil mais aussi des conditions économiques, sociales et financières des communes ».