Des soldats syriens dans le centre-ville d’Alep, le 16 septembre. | YOUSSEF KARWASHAN / AFP

Pour la première fois depuis lundi et l’entrée en vigueur de la trêve en Syrie – initiée par Moscou et Washington –, des raids aériens ont visé dimanche 18 septembre la ville d’Alep, dans le nord du pays. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plusieurs personnes ont été blessées dans quatre raids aériens ciblant les quartiers rebelles de la ville. Cette organisation qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, n’a pas donné d’autres détails ni identifié les auteurs des bombardements.

Accusant les insurgés de se préparer à une offensive d’envergure contre l’armée syrienne en dépit de la trêve en vigueur depuis le début de la semaine, le gouvernement russe a dénoncé un regain de tensions dans le secteur d’Alep. Cité par l’agence de presse Interfax, le ministère russe de la défense reproche également aux Etats-Unis de ne pas avoir respecté ses promesses visant à séparer les « terroristes » des unités de l’opposition syrienne.

Accord de cessez-le-feu de plus en plus fragile

La Russie et les Etats-Unis parrainent l’accord de cessez-le-feu qui semble de plus en plus fragile. Le bombardement samedi soir de positions de l’armée syrienne par des avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis dans le secteur de Deir ez-Zor (nord-est) a assombri un peu plus les perspectives de cette trêve. Accusée par Damas et Moscou, la coalition internationale menée par les Etats-Unis, censée attaquer les groupes islamistes en activité en Syrie, a admis avoir bombardé ce qu’elle pensait être une position du groupe Etat islamique (EI) en Syrie et exprimé ses regrets.

C’est dans la ville septentrionale d’Alep que se trouve le principal front d’une guerre qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2011. L’ancienne capitale économique du pays est divisée entre des quartiers ouest tenus par le régime et des quartiers est contrôlés par ses opposants.

L’accord russo-américain instaurant la trêve prévoyait également l’acheminement d’aide humanitaire dans les zones rebelles de la ville où vivent, selon l’ONU, quelque 250 000 habitants, assiégés par le régime du président Bachar Al-Assad. Mais, faute de garanties de sécurité suffisantes, des camions de l’ONU remplis de vivres et de médicaments sont bloqués depuis des jours dans une zone tampon entre les frontières turque et syrienne.