Emmanuel Adebayor, en mai 2014. | CARL COURT / AFP

A Lyon, Adebayor recalé à l’embauche

Emmanuel Adebayor (32 ans) n’en revient toujours pas, et il ne se prive pas de le faire savoir. Convoqué vendredi 16 septembre à Lyon pour y passer sa visite médicale, le capitaine du Togo n’y a finalement pas signé de contrat, l’OL prétextant que la participation du joueur à la CAN 2017 représentait un trop gros handicap.

Bruno Genesio, l’entraîneur de l’OL, qu’Adebayor et la Fédération togolaise n‘épargnent pas, en prend également pour son grade de la part de Claude Le Roy, le sélectionneur des Eperviers : « Comme si Lyon avait découvert à la dernière minute qu’Emmanuel allait disputer la CAN… L’attitude de ce club est pitoyable et totalement discourtoise. Ils ont fait venir le joueur depuis Lomé, alors que Genesio savait parfaitement qu’il ne le prendrait pas. On parle d’un attaquant qui a joué à Arsenal, Manchester City, au Real Madrid… Lyon, par l’intermédiaire de Florian Maurice (responsable de la cellule recrutement) m’avait appelé pour me demander où en était Manu physiquement. J’ai répondu qu’il bossait beaucoup, qu’il était affûté… Manu a refusé plusieurs offres, dont une venant d’Espagne, car il était content de rejouer en France [il a évolué à Metz et Monaco]. Si Bruno Genesio avait dit dès le départ qu’Adebayor n’avait pas le profil recherché, nous n’en serions pas là… »

Le capitaine togolais, furieux de la gestion de son cas par le septuple champion de France, est repassé par Londres avant de retourner se préparer à Lomé, en attendant de trouver un club. Et en a profité pour glisser à ses proches un « tant pis pour Lyon... »

Mehdi Abeid, la Ligue 1 à 24 ans

On peut être né en France, avoir été formé dans un club (RC Lens) plutôt réputé dans ce secteur et attendre d’avoir 24 ans pour découvrir la Ligue 1. Car entre 2011, année de son départ du cocon des Sang et Or sans jamais avoir joué avec les professionnels, et le 31 août 2016, date de sa signature à Dijon, le franco-algérien Mehdi Abeid a vécu dans la peau d’un exilé, même si sa première destination – Newcastle – était à l’époque connue pour accueillir un gros contingent francophone (il y a croisé Ben Arfa, Cabaye, Yanga Mbiwa, Rémy ou encore Moussa Sissoko) . « Dans le vestiaire, ça parlait beaucoup français. Cela a facilité les choses pour mon intégration », explique le milieu de terrain.

Dans la cité du nord de l’Angleterre, le jeune Abeid joue (très) peu, mais ce costume de susbtitute ne le fait pas regretter son passage chez les Magpies, entrecoupé de deux prêts, à Saint-Johnstone (Ecosse) puis au Panathinaïkos (Grèce), où il sera transféré à l’été 2015 : « J’ai peu joué à Newcastle, c’est vrai, mais j’ai beaucoup appris en m’entraînant avec des grands joueurs. »

Son salaire confortable et le prestige du grand club athénien, hélas escorté par une frange de supporters extrêmement violents, et le marasme économique grec qui n’épargne pas le Pana l’ont incité à revenir en France. « J’ai fait un choix sportif en signant à Dijon », explique celui à qui Christian Gourcuff a offert sa première sélection avec l’Algérie en juin 2015.

Le 10 septembre, Abeid, entré en seconde période, a joué pour la première fois de sa carrière en Ligue 1 à Angers (1-3). Une semaine plus tard, face à Metz (0-0), il était titulaire. Il n’est jamais trop tard…

Doumbia et les joies d’Instagram

Son retour en Suisse fait les affaires du FC Bâle, à qui un huitième titre consécutif semble promis. Seydou Doumbia (28 ans), l’attaquant international ivoirien du club frontalier, a déjà inscrit cinq buts en sept matches depuis que l’AS Roma, à qui il appartient, l’a prêté pour une saison au cador helvète.

Mais pas très loin de Bâle, ce come-back a donné de l’urticaire à certains supporters des Young Boys Berne, le grand rival alémanique, où l’ancien petit vendeur de rue d’Abidjan a lancé sa carrière européenne (58 buts en deux saisons). « J’ai reçu des messages pas très sympathiques sur ma messagerie Instagram. Et lors du match aller [3-0, le 10 août à Bâle], des supporters bernois, qui considèrent mon arrivée à Bâle comme une trahison, m’ont sifflé. Cela promet pour le match retour, mais que puis-je y faire ? », s’interroge Seydou Doumbia, en se projetant sur l’accueil personnalisé qui lui sera réservé dans la capitale fédérale lors des retrouvailles entre les deux clubs. Mais pour lui, l’essentiel est ailleurs.

« J’ai passé six mois compliqués à Newcastle United, où l’AS Roma m’avait prêté, raconte t-il. Ce retour en Suisse, un pays que je connais bien, est une bonne chose. » Grand favori pour le titre, le FC Bâle mise aussi sur un bon parcours en Ligue des Champions, où il croisera la route du Paris-SG (le 19 octobre et le 1er novembre). Tout irait bien pour l’ex-artificier du CSKA Moscou si ses relations avec Michel Dussuyer, le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, n’étaient pas aussi polaires depuis le mois de mars et le départ du joueur en plein rassemblement, officiellement pour cause de blessure.

« Moi, je n’ai pas de problème avec lui, mais peut-être en a-t- il avec moi ? J’ai pris acte de ses choix, et je les respecte », a confié le sélectionneur au Monde, ne faisant que répéter ce qu’il avait dit en août, lors du dernier échange à distance entre les deux hommes.