François Hollande et de nombreux membres du gouvernement et de l’opposition, dont Nicolas Sarkozy, assisteront lundi 19 septembre à la cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme, organisée depuis dix-huit ans par les associations mais avec une dimension particulière dans une France marquée par les attaques djihadistes.

La cérémonie de lundi, organisée depuis 1998 par les associations, se tiendra à l’Hôtel national des Invalides, dans les jardins de l’intendant. « Après plusieurs témoignages de victimes et proches, le président de la République prononcera un discours pour exprimer la solidarité de la France », a indiqué Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes, dans un entretien lundi dans des quotidiens du groupe Ebra, dont les Dernières nouvelles d’Alsace et L’Alsace.

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Discours très attendu de Hollande

Le discours de François Hollande est très attendu, dix mois après l’hommage solennel très orchestré par l’exécutif dans la cour d’honneur des Invalides aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

De nombreux membres du gouvernement et de l’opposition seront présents cette fois encore, notamment l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien Premier ministre Alain Juppé, tous deux candidats à la primaire à droite en vue de 2017.

« Elle va être comme d’habitude, elle existe depuis dix-huit ans, c’était une initiative associative, à laquelle nous sommes très attachés », assure néanmoins Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs (Fenvac).

Le 19 septembre 1989, un avion DC-10 français de la compagnie UTA effectuant la liaison Brazzaville-Paris explosait en vol au-dessus du Niger, tuant 170 personnes, dont 54 Français. Depuis 1998, l’Association française des victimes du terrorisme (AfVT) et la Fenvac se réunissent à cette date devant la statue-fontaine La parole portée aux Invalides, seul monument parisien dédié aux victimes du terrorisme, pour rendre hommage aux tués durant l’année écoulée, et invitent des responsables politiques. Ce fut le cas de François Hollande en 2012.

« Un nombre inégalé de victimes »

Mais, depuis l’an dernier, la France a basculé dans une nouvelle ère, avec « un nombre inégalé de victimes du terrorisme », souligne Stéphane Gicquel. Le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts), le 15 janvier 2016 à Ouagadougou (30 morts dont deux Français), le 13 mars à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire (19 morts, quatre Français), le 22 mars à Bruxelles (32 morts, un Français), le 1er juin à Gao au Mali (quatre morts, un Français), le 13 juin un policier et sa compagne assassinés chez eux à Magnanville (Yvelines), le 14 juillet à Nice (86 personnes tuées sur la promenade des Anglais). Enfin, le 26 juillet, un prêtre est égorgé dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen.

Et si la menace reste « maximale » en France, comme le martèle notamment Manuel Valls et comme en témoigne la série d’arrestations menées ces derniers jours en lien avec des projets d’attaques djihadistes, le terrorisme est un sujet éminemment politique.

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Vives critiques

Nicolas Sarkozy, qui s’est rendu samedi à Nice rencontrer des victimes de l’attentat du 14 juillet, a ainsi dit trouver « insupportable de ne pas savoir ce qu’il s’est passé exactement » lors de l’attaque du camion, réactivant les vives critiques lancées cet été par une partie de l’opposition contre le gouvernement.

François Hollande, que les derniers sondages donnent éliminé au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 s’il était candidat, se pose de son côté en défenseur de l’Etat de droit, rejetant tout « Etat d’exception », en référence par exemple aux propositions de certains à droite visant à l’enfermement des « fichés S ».

Selon Juliette Méadel, deux mois après l’attentat de Nice, « plus de 1 100 demandes » ont été déposées auprès du Fonds de garantie des victimes d’actes terroristes et « près de cinq millions d’euros » d’avances sur indemnisation versés.