François Hollande et Thierry Lataste (ici en janvier 2015), qui a quitté son poste de directeur de cabinet du président de la République le 15 juin. | PATRICK KOVARIK / AFP

A quelques mois des élections présidentielle et législatives, les vannes des cabinets ministériels et de l’Elysée sont grandes ouvertes. Dans le sens du départ. Certes, la période préélectorale est toujours propice à des reclassements – ou à des promotions pour services rendus – avant une éventuelle alternance. Néanmoins, les départs enregistrés au cours de l’été excèdent amplement les habituelles reconversions. Le Monde a passé au crible l’ensemble des Journal officiel publiés entre le 1er juin et le 15 septembre, ainsi que sur la même période en 2011, 2006 et 2001. Le résultat est saisissant.

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  • 10 % des effectifs des cabinets ministériels et de l’Elysée ont quitté leurs fonctions

En l’espace de cent jours, pas moins de 57 membres de cabinets ministériels et à la présidence de la République ont cessé leurs fonctions, soit un peu plus de 10 % des effectifs. Par comparaison, ce nombre était de 28 en 2011 sur une période identique. Le nombre de départs a tout simplement doublé. Et ce sans tenir compte des démissions du ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui a entraîné dans son sillage de nombreux collaborateurs, et de la ministre de l’outre-mer George Pau-Langevin, qui a occasionné la suppression du secrétariat d’Etat à l’égalité réelle.

  • Des départs qui touchent les directeurs de cabinets

Plus étonnant encore, le nombre de départs concernant des hauts responsables des cabinets. Depuis le 1er juin, huit directeurs de cabinet ont mis fin à leurs attributions, ainsi que deux directeurs adjoints, un chef de cabinet et trois chefs de cabinet adjoints. Là aussi, c’est le double du nombre de départs de cette nature enregistrés cinq ans plus tôt.

  • Des reclassements dans la haute fonction publique pour la majorité

La tentation du privé n’épargne pas les serviteurs de l’Etat. La plupart, cependant, regagnent les rangs de la haute fonction publique ou les sphères qui lui sont proches. D’autres ont retrouvé des affectations dans la fonction publique ou l’administration territoriale.

Le temps des reclassements, des recasages et des promotions n’est pas terminé. Il risque même de s’amplifier encore dans les semaines et les mois à venir.