La police sud-africaine a tiré des grenades assourdissantes, mardi 20 septembre, à Johannesburg pour disperser des étudiants en colère qui bloquaient une rue de Johannesburg, selon des images retransmises à la télévision.

Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes universitaires, notamment à Johannesburg et au Cap. Les cours étaient par ailleurs suspendus dans plusieurs universités, dont celles du Cap et du Free State à Bloemfontein (centre). Les étudiants en colère dénoncent la décision gouvernementale, la veille, d’augmenter en 2017 les frais universitaires, malgré la recommandation de limitation à 8 % maximum.

En 2015 déjà, la hausse des frais de scolarité avait provoqué des mouvements de protestation sur de nombreux campus sud-africains, qui avaient finalement contraint le gouvernement à geler l’augmentation pour 2016.

Gratuité pour tous

« Il s’agit de notre avenir. Si on ne participe pas à ces manifestations, nos enfants auront à se battre pour la même chose a expliqué à l’AFP Monica Ndlovu, étudiante de 20 ans à l’université de Wits à Johannesburg. On risque d’être arrêtés, (…) et même de se faire tirer dessus. J’espère que ça en vaudra la peine. »

« C’est très triste que nous ayions à nous battre au lieu d’apprendre. Notre gouvernement nous a laissés tomber. On ne peut pas payer les frais, même cette année où il n’y a pas eu d’augmentation », a affirmé Neo Tango, 19 ans.

Trente et une personnes, arrêtées pour avoir interdit l’accès au campus, ont été libérées, ont rapporté les médias locaux.

Selon l’université de Wits, « environ 200 étudiants se déplacent en petits groupes de campus en campus pour perturber les cours (…) et intimider les élèves. Nous déployons la police et des gardes de sécurité. »

« Je suis très inquiet, a réagi le ministre de l’enseignement supérieur Blade Nzimande, sur la radio 702. Les étudiants ont le droit de manifester, mais il n’y a pas de raison maintenant de le faire. Je n’aime pas que la police soit dans nos universités. Ça me rappelle la période terrible de l’apartheid », qui avait pris fin officiellement en 1994. Le ministère de l’enseignement supérieur s’est engagé, lundi, à prendre à sa charge l’augmentation des frais pour les étudiants les plus défavorisés. Mais les manifestants réclament l’éducation gratuite pour tous.