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Après une baisse en 2016, le chômage devrait repartir légèrement à la hausse à partir de 2017, sous « l’effet du Brexit » et de la « stabilisation des contrats aidés », et aggraver la dette de l’Unédic, selon les prévisions financières de l’organisme publiées mardi 20 septembre.

Le gestionnaire de l’assurance-chômage prévoit une baisse de 124 000 chômeurs en 2016 en métropole. Quelque 74 000 personnes ayant déjà quitté la catégorie A (sans activité) de Pôle emploi depuis janvier, l’opérateur public devrait encore en voir partir 50 000 d’ici à la fin de l’année. Mais leur nombre remonterait de 79 000 personnes dès 2017.

De son côté, le taux de chômage passerait de 9,6 % en métropole mi-2016 à 9,4 % en fin d’année. Il remonterait ensuite à 9,5 % à la fin 2017, stagnerait en 2018 et atteindrait de nouveau 9,6 % de la population active à la fin 2019.

Une dette de 33,8 milliards d’euros d’ici la fin 2017

Ces sombres perspectives sont dues à un « ralentissement de la croissance », à cause des incertitudes liées au Brexit. Selon le consensus des économistes, sur lequel se base l’Unédic, la croissance ne serait que de 1,2 % en 2017 contre 1,5 % prévu précédemment. Elle s’élèverait ensuite à 1,5 % en 2018 et à 1,4 % en 2019. Cette « dégradation de conjoncture » se cumulerait avec un « ralentissement des politiques publiques d’emploi ». Les créations nettes d’emplois (109 000 en 2017, dont 76 000 dans le privé) ne suffiraient plus à compenser la progression de la population active.

La morosité attendue sur le marché du travail devrait avoir « d’amples conséquences sur les perspectives financières de l’Unédic », prédit l’organisme, dont la dette atteignait déjà 25,7 milliards d’euros à la fin 2015. Il devrait perdre 4,3 milliards en 2016, puis 3,8 milliards en 2017, pour une dette de 33,8 milliards d’euros à la fin 2017. La dette pourrait atteindre 37,8 milliards à la fin 2018 et 41,4 milliards d’euros à la fin 2019. Le déficit cumulé de l’assurance-chômage dépasserait ainsi largement les recettes annuelles du régime, qui tournent autour de 35 milliards d’euros en moyenne. Ces prévisions sont nettement plus alarmistes que celles publiées en juin 2015 dans lesquelles l’Unédic prévoyait une dette de 35,1 milliards à la fin 2018.