A Saint-Etienne-du-Rouvray, après l’attaque terroriste le 26 juillet. | Francois Mori / AP

Deux hommes, soupçonnés de liens avec le djihadiste français du groupe Etat islamique (EI) Rachid Kassim, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mercredi 21 septembre le parquet de Paris. Ces deux Français, âgés de 30 et 39 ans, ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », a précisé le parquet.

Arrêtés vendredi à Dole (Jura) et Roanne (Loire), ils fréquentaient Rachid Kassim avant le départ de ce dernier en zone irako-syrienne, signalé en mai 2015. Les enquêteurs soupçonnent le plus jeune d’avoir été, encore récemment, en contact avec M. Kassim via la messagerie chiffrée Telegram et « se demandent s’il a pu être réceptif à certains des appels au meurtre » lancé par le djihadiste, a détaillé à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche de l’enquête. Les enquêteurs cherchent également à savoir si le suspect de 39 ans, originaire de Roanne comme Rachid Kassim, a pu jouer un rôle dans la radicalisation de celui-ci.

Une dizaine d’interpellations depuis Saint-Etienne-du-Rouvray

Rachid Kassim, considéré actuellement comme l’un des propagandistes francophones les plus dangereux de l’EI, est soupçonné de téléguider via Internet des attentats en France depuis la zone irako-syrienne. Selon les enquêteurs, l’homme de 29 ans, a inspiré, plus ou moins directement, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, et de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre dans une église le 26 juillet.

Il aurait également piloté les projets d’attentats du commando de femmes, arrêté le 8 septembre après la découverte d’une voiture chargée de bonbonnes de gaz en plein cœur de Paris. Depuis l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, une dizaine de jeunes gens, souvent mineurs, avec qui il était en contact, ont été interpellés, les services de renseignement ayant finalement trouvé un moyen d’intercepter ses échanges sur Telegram.