Le pape à Assise, le 20 septembre. | OSSERVATORE ROMANO / AFP

A la fin de la prière, 34 enfants venus de 11 pays se sont avancés sur le parvis de la basilique inférieure de Saint-François d’Assise pour recevoir, des mains du pape et de plusieurs hauts dignitaires religieux, un message de paix. Ils venaient d’Italie, bien sûr, mais aussi de Pologne, du Maroc, du Burkina Faso, de Colombie ou des Philippines.

A l’une d’entre elles, peut-être, ce message était adressé plus intimement qu’aux autres. Kudus vient de la ville de Deir ez-Zor, dans le désert syrien. Elle a fui la guerre et traversé la mer pour arriver avec toute sa famille à Lesbos, en Grèce. Le 16 avril, au terme d’une visite sur l’île, le pape François l’a emmenée à Rome, avec toute sa famille.

Au fond, c’est pour elle que les 500 religieux issus des cinq continents, les 1 500 bénévoles et les milliers de fidèles massés sur l’étroit parvis supérieur étaient rassemblés, mardi 20 septembre, lors de la prière de clôture des rencontres d’Assise, prononcée par le pape François, qui a « dénoncé le silence assourdissant de l’indifférence ».

« Ici, les religions prient ensemble »

Institué par Jean Paul II en octobre 1986, le rassemblement interreligieux pour la paix organisé par la communauté de Sant’Egidio, qui fêtait cette année son trentième anniversaire, a consacré une grande partie de ses rencontres aux guerres d’Irak et de Syrie. « En trente ans, le contexte de ces rencontres a complètement changé, confie Marco Impagliazzo, le président de la communauté. A l’époque de la première édition, l’Eglise était en proie aux persécutions du communisme, et le communisme a disparu. Mais le message reste le même : ici, les religions prient ensemble pour la paix. »

Des représentants des religions asiatiques, toutes les Eglises chrétiennes, mais aussi 26 délégations musulmanes, du Maroc au Pakistan, ont répondu à l’appel, en participant aux tables rondes organisées pendant trois jours dans la ville et ses environs, et en priant.

Mais c’est par un salut à la vingtaine de réfugiés syriens ramenés de Lesbos en avril que le pape a commencé sa visite, mardi matin, avant de saluer longuement, un par un, les dignitaires religieux. C’est aux convulsions du Proche-Orient qu’il songeait en employant une nouvelle fois l’expression de « troisième guerre mondiale par morceaux » contre le fondamentalisme. Et c’est encore à eux qu’il pensait en lançant par deux fois : « Il n’y a que la paix qui soit sainte, la guerre ne l’est jamais. »