Sur les lieux du bombardement d’un convoi humanitaire en Syrie
Durée : 00:44

La Maison Blanche a annoncé, mardi 20 septembre, qu’elle tenait Moscou pour « responsable » du bombardement, la veille, d’un convoi humanitaire en Syrie. Ce raid, lors duquel 20 personnes dont le responsable du Croissant-Rouge ont trouvé la mort, a provoqué un tollé international. « Toutes les informations indiquent clairement qu’il s’agit d’une frappe aérienne », a fait valoir Ben Rhodes, conseiller du président Barack Obama, soulignant que seuls les Russes ou le régime syrien, son allié, pouvaient en être à l’origine.

« Clairement, cela représente une énorme tragédie humanitaire qui doit être condamnée, a-t-il poursuivi. C’est un acte scandaleux. » Interrogé sur l’impact de ce raid sur le processus diplomatique en cours, M. Rhodes a estimé que cela soulevait de « sérieuses questions », mais refusé de « fermer la porte » à la poursuite des discussions.

Deux bombardiers russes

Un peu plus tôt, un responsable américain avait affirmé que deux bombardiers russes SU-24 étaient sur la zone au moment du bombardement. Moscou et Damas ont démenti leur participation et un général russe a même mis en doute qu’il y ait eu un raid aérien. Le Kremlin a ensuite indiqué que l’armée « enquêtait » sur ces événements.

Le convoi contenait notamment de l’aide sanitaire et de la nourriture de l’Unicef pour 50 000 bénéficiaires. Les camions transportaient aussi neuf tonnes d’aide médicale, dont des antibiotiques et du matériel chirurgical. L’ONU a suspendu mardi tous ses convois humanitaires en Syrie en attendant une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire.

Enquête américaine

L’armée américaine enquête de son côté sur une frappe meurtrière de la coalition menée par les Etat-Unis, samedi, près de Deir ez-Zor. Cette dernière, qui visait le groupe Etat islamique, a semble-t-il touché des soldats de l’armée syrienne, faisant 90 morts. Les investigations devront notamment déterminer « qui nous pensions viser (…) et qui nous avons en réalité frappé », a détaillé le colonel John Thomas.

La Syrie replongeait mardi dans la guerre sous le regard impuissant de la communauté internationale réunie aux Nations unies à New York. Une énième trêve péniblement imposée le 9 septembre par les Etats-Unis et la Russie n’a pas fait long feu sur le terrain, même si les dirigeants mondiaux tentaient de se convaincre qu’elle n’était « pas morte », comme l’a affirmé le chef de la diplomatie américaine John Kerry.