L’affaire des deux policiers belges interpellés mardi 20 septembre à la frontière franco-belge alors qu’ils déposaient 13 migrants au bord d’une route de campagne, sur le territoire français, a entraîné un léger incident diplomatique. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a en effet convoqué mercredi l’ambassadeur de Belgique pour « lui demander des explications ». M. Cazeneuve avait « fait part de son mécontentement à son homologue belge dès [mercredi] matin » et « le message est passé », selon le ministère de l’intérieur, qui n’a pas souhaité détailler le contenu de l’entretien.

Les deux policiers belges avaient été interpellés par la police française mardi soir à Nieppe (Nord), ville frontalière, au volant d’un de leurs fourgons dans lequel se trouvaient treize migrants, dont trois mineurs, de nationalité afghane et irakienne, qu’ils venaient de déposer en rase campagne. Les deux policiers ont été remis en liberté dans la nuit de mardi à mercredi après avoir été « entendus librement comme témoins au commissariat d’Armentières », a précisé la préfecture du Nord.

« Pas conforme aux pratiques habituelles »

Les migrants avaient été découverts par la police belge d’Ypres, en Flandre-Occidentale, après être sortis d’un camion parti de France qui, pensaient-ils, allait les conduire vers Calais, d’où ils envisageaient de rejoindre l’Angleterre. Les policiers belges les auraient alors reconduits en France « mais sans respecter la procédure de réadmission, où on doit informer les autorités », selon une source policière auprès de l’AFP. Cette décision belge n’est « pas conforme aux pratiques habituelles de travail entre la France et la Belgique », a confirmé la préfecture du Nord.

Le commissaire d’Ypres, Georges Aeck, avait expliqué mercredi à la RTBF : « On a reconduit [les migrants] parce qu’on ne voulait pas les laisser ici, directement sur la route et les laisser à pied aller à la frontière. Donc on les a reconduits (…) dans la direction où ils voulaient aller. »

Les trois migrants mineurs ont été placés en foyer. Cinq autres ont fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français et cinq ont été remis en liberté. Ils avaient été précédemment placés en rétention administrative, le temps d’examiner leur situation.

Cet incident survient alors que le gouvernement prépare le démantèlement du campement de migrants de Calais, où s’entassent près de 7 000 migrants, selon le ministère de l’intérieur (9 000 selon les associations).