Le djiadhiste Larossi Abballa avait assassiné le 15 juin Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, le 15 juin, à Magnanville. | KAMIL ZIHNIOGLU / AFP

Où sera enterré le djihadiste Larossi Abballa, meurtrier du couple de policiers à Magnanville en juin ? Cette question a été transmise au Conseil d’Etat, jeudi 22 septembre, par le tribunal administratif de Versailles.

Le juge administratif avait été saisi par le père de Larossi Abballa, qui souhaite que la dépouille de son fils soit inhumée à Mantes-la-Jolie (Yvelines), où il résidait. Mais le maire, Michel Vialay (Les Républicains), s’y oppose, en faisant valoir un risque de trouble à l’ordre public.

Durant l’audience, à Versailles le 8 septembre, l’avocat de la mairie, Me Benoît Jorion, avait également plaidé l’inconstitutionnalité de l’obligation légale faite aux édiles d’inhumer ceux qui résident dans leurs communes « sans distinction à raison des circonstances qui ont accompagné sa mort ». Selon la commune, cette loi est contraire au principe de libre administration des communes.

« Est-ce qu’on a un droit ou non à être enterré à Mantes-la-Jolie ? »

Le tribunal administratif de Versailles a reconnu le sérieux de la question et l’a donc transmise au Conseil d’Etat, sans se prononcer sur le fond du dossier. La plus haute juridiction administrative a maintenant trois mois pour transmettre cette question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel, si elle estime que tous les critères de recevabilité sont remplis.

« Le tribunal a reconnu qu’il y avait une difficulté. La question c’est : “Est-ce qu’on a un droit ou non à être enterré à Mantes-la-Jolie ?” », s’est réjoui auprès de l’Agence France-Presse, Me Jorion. Pour l’avocat du père du djihadiste, MVictor Lima, la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) n’est « pas sérieuse et ne [sert] qu’à une seule chose : retarder l’inévitable, l’inhumation ».

Larossi Abballa avait assassiné, au nom de l’organisation Etat islamique, le 13 juin, Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police, et Jessica Schneider, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, à leur domicile de Magnanville, sous les yeux de leur fils de 3 ans. M. Abballa avait été tué ensuite dans l’intervention des policiers d’élite.