La sexualité d’un rat est-elle affectée par son pantalon ? Un homme peut-il vivre comme une chèvre ? Les pierres ont-elles une personnalité ? Voilà quelques-uns des sujets de recherche récompensés jeudi 22 septembre par les iconoclastes prix Ig Nobel, dont le nom joue sur le rapprochement entre les mots «  Nobel  » et «  ignoble  ».

Chaque année, le comité distribue des prix à des équipes de chercheurs pour des travaux « qui font rire, puis réfléchir », selon la formule consacrée de l’événement.

Lors de la 26e cérémonie, organisée à Cambridge (Massachusetts), sur le campus de la prestigieuse université de Harvard, le prix de reproduction est allé à un chercheur de l’université du Caire, Ahmed Shafik, pour ses travaux sur la sexualité des rats en pantalon.

L’étude, dont la publication remonte à 1993, avait conclu qu’un rat portant un pantalon contenant du polyester était moins actif sexuellement que ceux faits uniquement de laine ou de coton.

Comme chaque année, les récompenses ont été remises par de vrais lauréats du prix Nobel, au nombre de quatre jeudi.

Trois jours dans la peau d’une chèvre

Parmi les dix lauréats, a également été récompensé, dans la catégorie biologie, le Britannique Thomas Thwaites, qui a passé trois jours dans la peau d’une chèvre. Il a fabriqué des prothèses lui permettant de marcher longtemps à quatre pattes, avec des mouvements comparables à ceux d’une chèvre. Il a également mangé de l’herbe, cuite à la cocotte-minute, lors des trois jours qu’a duré son expérience.

Thomas Thwaites a partagé son prix avec un autre homme devenu animal, le Britannique Charles Foster, qui a essayé d’imiter le style de vie d’un blaireau, d’un renard, d’un cerf et d’un oiseau. Les deux hommes se sont vus remettre, comme tous les lauréats présents, un trophée en forme de grande horloge ainsi qu’un billet de dix mille milliards de dollars zimbabwéens, d’une valeur inférieure à un centime d’euro.

Dans la catégorie économie, l’« anti-Nobel » a été attribué à une équipe de trois chercheurs, deux Néo-zélandais et un Britannique qui se sont intéressés à la personnalité des pierres. Ils ont ainsi cherché à appliquer à des morceaux de roche le concept marketing de personnalité des marques, qui consiste à attribuer à des marques des traits de la personnalité humaine.

L’étude a montré que des personnes mises en contact avec les pierres pouvaient leur attribuer des caractéristiques de la personnalité humaine. Les chercheurs en ont conclu que le concept de personnalité des marques devait être appréhendé avec beaucoup de prudence.