Un homme fuit un immeuble détruit par les bombardements à Alep, le 21 septembre. | AMEER ALHALBI / AFP

L’armée syrienne a annoncé jeudi soir 22 septembre le début d’une offensive dans la partie rebelle de la ville d’Alep, avec l’objectif ultime de reprendre ce secteur qui lui échappe depuis 2012. Au même moment, les dirigeants internationaux ont échoué une nouvelle fois à New York à arracher une improbable trêve des combats.

Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, a jugé la réponse des Russes aux demandes internationales « pas satisfaisante ». « Il ne s’est rien passé », a asséné de son côté le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. « Nous ne pouvons pas être les seuls à tenter de laisser la porte ouverte, la Russie et le gouvernement syrien doivent faire leur part », a affirmé John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, qui a annoncé une nouvelle réunion américano-russe pour vendredi.

  • Tentative de reconquête du pouvoir à Alep

« Le commandement des opérations militaires annonce le début de ses opérations dans les quartiers est de la ville et appelle les habitants à s’éloigner des positions des groupes terroristes », a indiqué le communiqué de l’armée repris par l’agence officielle Sana.

La deuxième ville et ancienne capitale économique de Syrie est divisée depuis 2012 entre un secteur ouest aux mains du régime et des quartiers est sous contrôle des rebelles.

L’armée a indiqué que les citoyens des quartiers rebelles qui se présenteraient à ses points de contrôle sur la ligne de démarcation ne seraient pas arrêtés et a dit qu’elle prendrait « toutes les mesures pour faciliter l’accueil des civils » arrivant de la partie insurgée.

« Il s’agit d’une large offensive terrestre appuyée par les frappes des avions russes dans le but de prendre petit à petit le secteur est d’Alep et le vider de ses habitants », a affirmé à l’Agence France-presse (AFP) Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Le correspondant de l’AFP dans la partie rebelle d’Alep, qui a entendu toute la journée de jeudi d’intenses frappes, a vu une dizaine de familles ayant fui le quartier de Soukkari se réfugier dans d’autres quartiers rebelles plus au nord.

  • Une réunion diplomatique pour rien

L’opération de l’armée a été annoncée au moment où le Groupe de soutien international à la Syrie (GISS), rassemblant vingt-trois pays et organisations internationales et co-présidé par Moscou et Washington, s’est réuni en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Le but est de tenter de remettre sur les rails le processus diplomatique.

Il s’agit de la deuxième réunion de ce groupe depuis que la trêve impulsée par les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry, a volé en éclats, lundi, après sept jours de calme précaire.

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« Nous ne nous réunirions pas une nouvelle fois s’il n’y avait pas une chance d’obtenir quelque chose », avait insisté l’envoyé spécial de l’ONU Staffan de Mistura avant la rencontre. Mais nombre de diplomates ne cachaient pas ce que le ministre britannique Boris Johnson a qualifié de « pessimisme légitime ».

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