Manifestation contre la fermeture du site  Alstom de construction de trains de Belfort, le 15 septembre. | © Jacky Naegelen / Reuters / REUTERS

La mobilisation continue à Belfort, pour sauver le site historique de construction de trains qu’Alstom a annoncé, début septembre, vouloir fermer d’ici 2018. Une opération « ville-morte » est organisée samedi 24 septembre, avec au programme manifestation et fermeture des services publics pendant une heure. Les commerçants sont eux apppelés à baisser leur rideau, en soutien aux « Alsthommes », les salariés du site.

Il s’agit de la deuxième journée de mobilisation importante après une première manifestation le 15 septembre, qui avait rassemblé quelque 2 000 personnes en soutien aux 480 salariés du site historique.

Transports publics gratuits pendant une heure

La journée « ville-morte » aura pour but « de montrer que la colère monte à Belfort et de faire pression sur le gouvernement et sur la direction » du groupe industriel, a expliqué à l’Agence France-Presse le maire (Les Républicains) de cette collectivité de 50 000 habitants, Damien Meslot.

L’élu espère une mobilisation « très suivie », car selon lui, « les gens sont très solidaires » de l’avenir de l’usine, d’où est sorti le premier TGV en 1971, et dont dépendent près de 900 emplois indirects.

Un grand rassemblement est prévu à 14 heures place de la Résistance, d’où un cortège partira jusqu’à la préfecture. Parallèlement, les commerçants sont appelés à baisser leur rideau de 14 heures à 15 heures. Les services publics ouverts samedi, tels que les musées, seront également fermés pendant une heure et le réseau de transports publics sera gratuit.

En revanche, la plupart des enseignes nationales telles que la FNAC ou les Nouvelles Galeries ouvriront normalement, précise le président de l’association des commerçants du centre commercial Les Faubourgs, Philippe Engélyc.

« Relation importante entre l’usine et la population »

Olivier Kohler, délégué CFDT d’Alstom Belfort, est heureux de voir que « tout le monde monte au créneau pour sauver les emplois ». Pour lui, cette journée « ville-morte » montre « la relation importante qui existe, depuis 137 ans, entre l’usine et la population » :

« La ville a toujours été soucieuse de ce qui se passe dans l’usine, et en cette période difficile, les habitants et les commerçants se sentent solidaires des Alsthommes. Le départ de 400 familles aurait un impact indéniable sur l’économie de la ville. »

Depuis l’annonce du transfert de l’activité d’Alstom Belfort à Reichshoffen (Bas-Rhin), Belfort est suspendue aux négociations qui se sont engagées entre le gouvernement et la direction du groupe.

Le gouvernement a promis de présenter « dans les jours qui viennent » des solutions pour maintenir pour maintenir la production de trains chez Alstom Belfort. Un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire est convoqué lundi au siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Un second CCE, celui-là ordinaire, suivra mardi matin. Les 9 000 salariés des douze sites français sont appelés à la grève le même jour et une manifestation est prévue à Saint-Ouen à 11 heures. Les salariés belfortains s’y rendront dans un TGV spécialement affrété par l’intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FP).

Alstom: "Le gouvernement savait mais il n'avait pas le temps de réagir"
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