La Cour constitutionnelle gabonaise a validé dans la nuit de vendredi 23 à samedi 24 septembre la réélection du président Ali Bongo Ondimba en rejetant l’essentiel du recours de son rival Jean Ping, lors d’une audience publique télévisée.

La Cour, tout en modifiant partiellement les résultats du scrutin du 27 août, a indiqué que M. Bongo gardait une avance sur son rival, qui s’était proclamé élu après l’élection, une annonce qui avait déclenché des émeutes meurtrières et des pillages dans le pays.

Lors de l’audience à Libreville, dans une salle quasiment déserte, la Cour a spécifié que M. Bongo avait recueilli 50,66% des suffrages contre 47,24% à M. Ping.

Peu après la validation de sa réélection par la Cour constitutionnelle, le président gabonais Ali Bongo Ondimba s’est exprimé. « J’appelle tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux à l’élection du 27 août, à un dialogue politique », a-t-il dit dans une allocution retransmise à la télévision.

« Lorsqu’au sortir d’une élection des familles pleurent des morts, c’est une trahison de la démocratie », a souligné le chef de l’Etat, affirmant « plus jamais ça ».

Des violences sont à craindre

Les rues de Libreville étaient désertes depuis vendredi soir, de nombreux habitants redoutant de nouvelles violences si la cour validait la réélection du président sortant. Âgé de 57 ans, Ali Bongo a été élu une première fois en 2009 à la mort de son père, Omar, resté au pouvoir 41 ans.

Jean Ping, ancien cacique du régime passé dans l’opposition, demandait notamment un recomptage des bulletins de vote dans la province du Haut-Ogooué.

Dans ce fief familial de la famille Bongo, le président sortant avait obtenu, selon les résultats de la commission électorale qui ont mis le feu aux poudres le 31 août, 95% des voix pour 99% de participation, lui garantissant au plan national une avance de quelque 5 000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325 000 électeurs.