Le président Hollande rencontre des migrants au centre d’accueil et d’orientation de Tours, le 24 septembre. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

La France ne sera pas un pays « où on trouvera des campements » de migrants, a assuré François Hollande, samedi 24 septembre, en réplique aux critiques de la droite sur les risques d’une multiplication de « mini-Calais » après le démantèlement annoncé de la « jungle ».

« Notre volonté, c’est de démanteler Calais entièrement et de pouvoir avoir des centres d’accueil et d’orientation [CAO] répartis sur l’ensemble du territoire », a affirmé le chef de l’Etat lors d’une visite dans un de ces centres, installé dans une résidence universitaire de Tours, à deux jours de son déplacement à Calais. Au total, 140 CAO ont été créés pour l’heure dans 80 départements pour accueillir quelque 9 000 migrants en provenance de Calais à la suite du démantèlement du camp de la « jungle ».

« Nous faisons en sorte d’accueillir humainement, dignement des personnes qui vont faire leur demande de droit d’asile. Celles et ceux qui pourront faire valoir ce droit seront donc dans une démarche d’intégration », et les autres « seront raccompagnées [à la frontière]. C’est la règle et ils la connaissent parfaitement », a rappelé le chef de l’Etat. « La France, ce n’est pas une France où on trouvera des campements (…) Il ne peut pas y avoir en France de camps », a-t-il ajouté à l’adresse de ceux qui, comme le président par intérim des Républicains Laurent Wauquiez, brandissent la menace d’une multiplication de « mini-Calais ».

Quatre-vingts mille demandeurs d’asile

« Cela a été depuis trop longtemps une solution de facilité qui d’ailleurs a été engagée il y a bien des années », a affirmé M. Hollande. S’en prenant sans le citer à Nicolas Sarkozy, il a mis en cause ceux qui ont signé des accords, comme ceux du Touquet de 2003, instituant la frontière britannique sur le sol français et qui « aujourd’hui voudraient les contester ». « On ne démantèle pas un camp sans qu’il y ait des solutions. Sinon, c’est l’irresponsabilité », a-t-il aussi critiqué, en référence aux conditions dans lesquelles Sangatte avait été démantelé à la fin de 2002 alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur.

« J’ai confiance dans mon pays, je sais ce qu’il est capable de faire parce que nous avons un nombre limité de demandeurs d’asile, 80 000 », a-t-il fait valoir, rappelant que l’Allemagne en accueillait un million. Selon lui, la France « est capable d’être digne, d’être humaine et en même temps d’être responsable, parce que nous avons des règles claires ».