Le chef de l’Etat François Hollande à Tours le 24 septembre. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

François Hollande a reconnu, dimanche 25 septembre, « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ». Le chef de l’Etat prononçait une allocution dans la cour de l’Hôtel national des Invalides, dans le cadre de la journée nationale d’hommage aux harkis.

Le président honore ainsi une promesse de campagne de 2012, quand il s’était engagé à reconnaître la responsabilité de la France « dans l’abandon des harkis ».

« Réparer » les injustices vis-à-vis des harkis

Le sujet des harkis a mobilisé ce week-end les candidats à la primaire de la droite. « Le drame des harkis est celui de toute la France (…) Une tâche de sang indélébile reste sur notre drapeau », a déclaré samedi soir M. Sarkozy, lors d’un meeting à Perpignan.

« A travers les harkis, c’est tout notre roman national qui s’écrit : celui des femmes et des hommes du monde entier qui ont adopté la France, ses valeurs, sa nation. Parmi eux, une place privilégiée est faite aux Français musulmans morts pour notre liberté et notre drapeau. »

Son ancien premier ministre, François Fillon, a lui estimé sur sa page Facebook qu’il fallait « réparer » les injustices vis-à-vis des harkis. Il a promis, s’il est élu, « les gestes symboliques nécessaires pour remettre les pendules à l’heure et l’histoire de notre pays où elle doit être ».

Même tonalité du côté de Bruno Le Maire, qui appelé l’Etat, dans une tribune sur le Huffington Post, à « assumer sa responsabilité » après « l’abandon indigne des harkis ».

Après les accords d’Evian le 18 mars 1962, 55 000 à 75 000 harkis ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60 000 ont été admis en France. Avec leurs descendants, leur communauté est estimée à 500 000 personnes.