A Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie, une affiche annonce le référendum du 25 septembre. | STR / AFP

Les Serbes de Bosnie participent dimanche 25 septembre à un référendum sur leur « fête nationale ». Ni un veto constitutionnel ni l’opposition de Washington et de Bruxelles n’ont fait changer d’avis le leader politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik. Ce dernier, qui a l’appui de Moscou, demande donc aux 1,2 millions d’électeurs de confirmer dans les urnes qu’ils veulent commémorer chaque 9 janvier la naissance de la « République du peuple serbe », fondée trois mois avant le début de la guerre qui avait fait 100 000 morts (1992-95).

Ce scrutin est surtout, aux yeux de nombreux analystes, une manœuvre électoraliste qui survient une semaine avant les élections municipales et alors que M.Dodik semble affaibli politiquement.

« Nous devons montrer notre dignité »

« C’est un grand jour pour notre République et notre peuple. (...) Nous devons montrer notre dignité, que nous sommes un peuple démocratique et que nous avons le droit de décider », a déclaré vendredi M. Dodik, au retour de Moscou, où il a rencontré le président Vladimir Poutine trois jours avant le scrutin.

La date du 9 janvier ne passe pas chez les musulmans. Parmi les fondateurs de cette « République du peuple serbe » figure Radovan Karadzic, théoricien de l’épuration ethnique, condamné à 40 ans de prison pour génocide et crimes contre l’humanité lors de cette guerre qui avait fait 100 000 morts.

Selon Bakir Izetbegovic, le patron des Bosniaques musulmans, le référendum sur la « fête nationale » n’est qu’un « ballon d’essai » avant un référendum d’indépendance que M. Dodik évoque depuis plusieurs années et signifierait un éclatement de ce pays fragile qui serait lourd de menaces. Le parti de M. Dodik a adopté en 2015 un document qui prévoit l’organisation en 2018 d’un tel scrutin.