Arnold Palmer, le 7 avril 2016. | NICHOLAS KAMM / AFP

La légende du golf Arnold Palmer, surnommé « The King » pour avoir fait entrer, avec son imposant palmarès et sa personnalité magnétique, sa discipline dans une autre dimension dans les années 1960, est mort dimanche à l’âge de 87 ans.

« Nous sommes attristés par l’annonce de la mort d’Arnold Palmer, le plus grand ambassadeur que le golf ait connu », a déclaré sur son compte Twitter la Fédération américaine de golf (USPGA).

« Arnold Palmer restera à jamais un champion dans tous les sens du terme (…) Le golf a changé grâce à lui et ne sera plus le même, à bien des égards, sans lui », a poursuivi l’USPGA, qui n’a pas précisé la cause de sa disparition.

Selon Doc Giffin, son ami et porte-parole de longue date, interrogé par la chaîne de télévion ESPN, Palmer est mort peu avant une intervention chirurgicale à l’hôpital universitaire de Pittsburgh, où il était hospitalisé depuis jeudi pour des problèmes cardiaques.

Palmer a marqué l’histoire du golf par son palmarès où figurent 95 titres dont sept tournois du Grand Chelem, le Masters à quatre reprises (1958, 1960, 1962 et 1964), deux éditions du British Open (1961, 1962) et l’US Open 1960.

Star

Ce fils d’un ouvrier sidérurgiste devenu intendant, puis professeur de golf sur le parcours de Latrobe, près de Pittsburgh (Pennsylvanie), est le cinquième joueur le plus titré de l’histoire du circuit PGA avec ses 62 titres.

Dans les années 1960, sa rivalité avec un autre Américain Jack Nicklaus et avec le Sud-Africain Gary Player, avec qui il forme le « Big Three », contribue à la médiatisation du golf à la télévision, à l’explosion du nombre des pratiquants aux Etats-Unis et à son essor hors du marché américain.

Palmer, le beau gosse au sourire enjôleur, au jeu plein de panache, toujours fair-play, est la première star du golf, suivie dans le moindre de ses tournois par une armée de supporteurs, l’« Arnie’s Army ».

Son impact ne s’est pas limité au golf. Il est le premier sportif professionnel à se doter, comme les acteurs de cinéma, d’un agent, en l’occurrence Mark McCormack, un avocat qui a créé IMG, mastodonte et référence du secteur.

Même si sa période dorée s’est limitée aux années 1960, Palmer n’a jamais abandonné le golf et la compétition. A partir des années 1980, il a pris part au Senior Tour, réservé aux légendes de la discipline, tout en faisant des incursions sur le circuit PGA pour disputer notamment son tournoi fétiche, le Masters, où il s’est aligné pour la dernière fois en 2004 à l’âge de 75 ans.

Ligne de vêtements

Il était également le propriétaire du Bay Hill Club and Lodge, à Orlando (Floride), qui accueille chaque année l’Arnold Palmer Invitational, l’un des tournois les plus importants du circuit PGA.

Palmer, fou d’aviation et pilote lui-même, a également lancé sa ligne de vêtements et de clubs de golf. Il a accru sa fortune grâce à la conception de parcours de golf à travers le monde, plus de 300, dont le premier parcours en Chine.

Palmer avait fait sa dernière apparition publique en avril dernier pour donner le coup d’envoi du Masters d’Augusta. Il y était notamment accompagné de son ancien grand rival Jack Nicklaus.

Arnold Palmer en 1997. | CARLO ALLEGRI / AFP

« Je suis sous le choc, car j’ai perdu un grand ami et le golf a perdu lui aussi un grand ami », a déclaré Nicklaus, vainqueur de 18 titres du Grand Chelem, dans un communiqué.

L’ancien no 1 mondial Tiger Woods, dont il était très proche, lui a également rendu un vibrant hommage : « Merci Arnold pour ton amitié, tes conseils et tant de rires partagés. Ta philanthropie et ton humilité font partie de ta légende. Il est difficile d’imaginer le golf sans toi ou de penser à quelqu’un de plus important pour notre sport que “The King”. »

Barack Obama a publié sur son compte Twitter une photo le montrant en train de jouer au golf dans le bureau Ovale sous les yeux de Palmer : « En souvenir du “King” aussi extraordinaire sur les parcours qu’il était généreux dans la vie, merci pour tous ces souvenirs, Arnold », a écrit le président américain.