Un avion d’Air France, parti dimanche 25 septembre au matin de l’aéroport d’Orly pour la Guyane, a rencontré un problème technique qui l’a conduit à vidanger une partie de son carburant au-dessus de l’Ile-de-France, avant de se poser à Roissy. Selon Le Parisien, l’avion a opéré sa vidange de kérosène au-dessus de la forêt de Fontainebleau.

Selon la compagnie, l’avion, un Boeing 777 transportant 289 passagers, a fait demi-tour à la suite d’un dysfonctionnement du moteur, qui avait « ingéré de la gomme d’un pneu », et a effectué une « vidange carburant », sans en confirmer le lieu. Ce type de vidange est « une mesure exceptionnelle laissée à l’appréciation de l’équipage, mais qui nécessite une autorisation du contrôle aérien. Le but est d’alléger l’appareil » avant qu’il ne se pose, a-t-elle précisé.

« Des dizaines de tonnes de kérosène au-dessus de la forêt »

Le Parisien cite un témoin travaillant dans le secteur aérien, selon qui l’appareil a effectué la vidange de carburant au-dessus de la forêt de Fontainebleau. « L’appareil qui volait à moins de 6 000 pieds aurait largué des dizaines de tonnes de kérosène au-dessus de la forêt », assure ce témoin.

Le site Flightradar24.com, qui suit en temps réel les positions d’avion, montre qu’un Boeing d’Air France parti de l’aéroport d’Orly a effectué plusieurs tours au-dessus de la forêt située au sud de Paris avant de gagner Roissy. Le maire de la ville, Frédéric Valletoux (LR), a réagi sur Twitter :

Une procédure « approuvée par toute l’industrie »

« C’est un enjeu de sécurité », a expliqué à l’AFP Eric Prévot, commandant de bord au sein de la compagnie aérienne. Dans de telles circonstances, « le constructeur prévoit de vidanger une partie du carburant pour garantir la sécurité de l’atterrissage », notamment afin de « décélérer l’appareil pour atterrir avec le plus haut niveau de sécurité ».

« Il est faux de penser que c’est une procédure sauvage. Elle se fait sous le contrôle exclusif et unique du contrôle aérien. Concrètement, l’équipage demande une autorisation au contrôle aérien, qui décide de la zone et du moment » où la vidange est opérée, a-t-il poursuivi, ajoutant que « cette procédure est définie et approuvée par toute l’industrie du transport aérien : constructeurs, autorités de certification, autorités de tutelle et compagnies aériennes. »

« Si l’avion a décollé d’un aéroport proche du littoral, le délestage est réalisé sur un plan d’eau », explique aussi à l’AFP un représentant de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). « Si c’est en pleine terre, comme les aéroports parisiens, on va choisir dans la mesure du possible une zone peu peuplée, en campagne, ou en région parisienne, très urbanisée, des zones forestières », ajoute-t-il, en précisant que la décision est prise en fonction de l’urgence de la situation.

Lors d’un délestage, « on n’ouvre pas les vannes pour faire couler du kérosène sur la tête des gens », assure le porte-parole de la DGAC. Volant en cercles, l’appareil se décharge du carburant en le rejetant par vaporisation sous forme de fines gouttelettes. « Au contact de la chaleur produite par la lumière du soleil, 90 % du carburant délesté s’évapore et produit de l’eau et du CO2, ce qui est ni plus ni moins ce qui sort des réacteurs en phase de vol normal », explique-t-il. « Environ 10 % du carburant tombe au sol et une bonne partie s’évapore à son contact », assure-t-il.