Le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, était auditionné mardi 27 septembre par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. | ERIC PIERMONT / AFP

Malgré les négociations avec le gouvernement, le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, est toujours aussi pessimiste au sujet de l’avenir de l’usine de Belfort. Auditionné mardi 27 septembre par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, il a ainsi affirmé ne pas voir « d’issue structurelle » pour le site de la cité du Lion, en raison notamment d’une pénurie de commandes publiques.

Selon le groupe, la baisse d’activité du fret ferroviaire en France et « le niveau historiquement bas » des commandes de TGV affectent plus durement l’usine de Belfort que d’autres sites de production en France. En effet, seulement une vingtaine de locomotives et motrices de TGV seront produites de l’usine franc-comtoise cette année, contre 140 en 2008.

Manifestation des salariés d’Alstom devant le siège du groupe

Au cours de son audition mardi, M. Poupart-Lafarge a par ailleurs écarté toute possibilité de nouvelles commandes, de la part de la SNCF ou de la RATP notamment, qui permettraient de relancer durablement l’activité. « J’ai trop conscience de la difficulté du transport ferroviaire en France, pour aller forcer des commandes de trains qui iraient rouiller dans des placards », a-t-il affirmé.

Alors que plusieurs centaines de salariés d’Alstom ont manifesté mardi devant le siège du groupe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le PDG du groupe n’a pas remis en cause la fermeture de l’usine de Belfort. M. Poupart-Lafarge a souligné au contraire qu’elle permettrait de renforcer d’autres sites qui connaissent également « des baisses de charge », en particulier Reichshoffen, vers laquelle l’activité belfortaise doit être transférée.

Toutefois, lundi, à l’issue d’une comité central d’entreprise, le syndicaliste Claude Mandard (CFE-CGC) a affirmé que M. Poupart-Lafarge avait annoncé le gel de la fermeture de l’usine de Belfort, en attendant le plan de sauvetage promis par le gouvernement.

L’Etat français doit-il intervenir dans l’industrie ?
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