Des employés d’Alstom arrivent à Paris, gare de Lyon, le 27 septembre. | SEBASTIEN BOZON / AFP

Les « Alsthommes » sont bien décidés à se faire entendre. Quelque 300 salariés du site de Belfort ont embarqué, mardi 27 septembre au matin, à bord d’un TGV spécialement affrété pour les transporter à la manifestation prévue devant le siège du constructeur ferroviaire à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Au-delà des salariés belfortains, ce sont les 9 000 salariés français du groupe qui sont appelés à la grève par l’intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO) pour protester contre le projet du groupe d’arrêter la production de trains à Belfort d’ici deux ans, faute de commandes.

Dès 5 h 45, une marée humaine de salariés en vestes gris et rouge siglées « Alstom » – certains accompagnés de membres de leur famille et de leurs enfants –, s’est déversée sur le quai de la gare au son des cornes de brumes et de la musique, avant de prendre le train. Pour Olivier Kohler, délégué CFDT du site, le « symbole est très fort : le TGV est un produit qui est sorti des usines d’Alstom et qui est le fruit du travail des salariés d’Alstom ». Ce TGV a été affrété par l’intersyndicale et les collectivités locales pour 52 000 euros, a fait savoir la ville de Belfort.

Accroché au TGV reliant quotidiennement Belfort à Paris, le TGV des « Alsthommes » a quitté la gare à 6 h 07. Le TGV devait s’arrêter à Besançon pour embarquer une centaine de salariés d’Alstom Ornans (Doubs), selon la CFDT, avant d’arriver à Paris gare de Lyon à 8 h 37. Le but à Saint-Ouen, « c’est de se faire entendre et de dire qu’on n’est pas morts, qu’on est encore là et [leur dire] qu’ils ne vont pas nous jeter comme ça », a déclaré Florian Jardinier, délégué Force ouvrière (FO).

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Le PDG d’Alstom auditionné à l’Assemblée

A Saint-Ouen, les organisateurs attendent entre « 1 000 et 1 500 personnes » lors de la manifestation, qui doit démarrer à 11 heures. Le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, sera lui auditionné en début d’après-midi à l’Assemblée nationale par la commission des affaires économiques.

Le groupe ferroviaire a annoncé le 7 septembre son intention de transférer d’ici à 2018 la production de locomotives de Belfort à Reichshoffen, en Alsace, pour ne garder sur le site franc-comtois que les activités de maintenance. Sur le site historique de Belfort, 400 emplois sur 480 sont menacés.

Depuis cette annonce, les salariés se mobilisent pour réclamer la sauvegarde de leur usine. Samedi, entre 3 500 et 5 000 personnes ont manifesté à Belfort en soutien aux « Alsthommes », lors d’une journée « ville morte ».

L’Etat français doit-il intervenir dans l’industrie ?
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