Barack Obama à Washington le 28 septembre. | ZACH GIBSON / AFP

Les élus du Congrès américain ont voté mercredi 28 septembre à une large majorité pour passer outre au veto de Barack Obama sur une loi autorisant les proches de victimes du 11-Septembre à poursuivre l’Arabie saoudite, une première depuis le début de sa présidence.

Les élus de la Chambre des représentants ont voté à 348 voix pour passer outre le veto présidentiel contre 77 voix allant dans le sens du chef de l’Etat, peu après un vote similaire du Sénat. Depuis son arrivée au pouvoir en 2009, Barack Obama a usé de son droit de veto à 12 reprises, mais jamais la majorité des deux tiers nécessaire pour les rejeter n’avait été atteinte.

Mise en garde des monarchies du Golfe

M. Obama, qui avait signé son veto le 23 septembre, estime que cette loi affaiblira le principe d’immunité qui protège les Etats et leurs diplomates de poursuites judiciaires et risque, par un effet boomerang, d’exposer les Etats-Unis à des poursuites devant divers tribunaux à travers le monde. « Je comprends le désir de justice des familles [des victimes] et je suis déterminé à les aider dans cet effort », avait expliqué le président américain dans un courrier adressé au Sénat la semaine précédente. Cependant, ajoutait-il, signer cette loi « aurait un impact néfaste sur la sécurité nationale des Etats-Unis ».

Le texte, baptisé « Justice against sponsors of terrorism act » (« justice contre les sponsors d’actes de terrorisme »), a suscité une levée des boucliers chez les monarchies du Golfe qui ont mis en garde contre « un grave précédent ». Ces dernières entretiennent des relations déjà tendues avec l’administration Obama à qui elles reprochent, entre autres, d’avoir réintégré l’Iran, grand rival chiite, dans le jeu diplomatique.

Quinze des 19 auteurs des attentats du 11-Septembre étaient des Saoudiens, mais l’implication de Riyad, allié des Etats-Unis, n’a jamais été démontrée.