(Centre de recherche sur les matériaux de Toulouse en 2013). D’après le WEF, la France devrait aussi veiller « à garder et recruter des talents » : de nombreux diplômés préfèrent quitter le pays et que l’Hexagone attire moins des scientifiques et ingénieurs étrangers. | REMY GABALDA / AFP

Pour la deuxième année de suite, la compétitivité de la France a continué de s’améliorer, révèle le dernier rapport sur ce sujet établi par le Forum économique mondial (WEF) et rendu public mercredi 28 septembre à Genève (Suisse).

L’Hexagone occupe désormais le vingt-et-unième rang mondial, après le vingt-deuxième rang en 2015 et plusieurs années de reculs successifs. La France reste cependant encore éloignée de la quinzième place qu’elle avait obtenue en 2010, selon le WEF, qui organise chaque année le Forum de Davos.

L’étude, réalisée auprès de 140 000 chefs d’entreprise dans 138 pays, donne un classement mondial des pays les plus compétitifs, sur la base de 12 piliers, perçus comme des indicateurs, comme par exemple les infrastructures, l’environnement macroéconomique, la santé, l’éducation primaire, l’efficacité du marché du travail ou encore l’innovation.

« Garder et recruter des talents »

Concernant la France, les économistes du WEF relèvent que deux éléments lui ont permis de gagner une place : « une amélioration de l’environnement macroéconomique », grâce à la réduction du déficit budgétaire public, et une « amélioration de la sophistication des entreprises » – terme représentant « la qualité des réseaux d’entreprises » ainsi que la qualité du management et des services marketing.

Le rapport souligne également les points faibles du pays, tels une « lourde dette publique et une inflation proche de zéro », qui restent un « sujet de préoccupation et un important frein économique ». Le WEF salue en outre les efforts du gouvernement français à faire adopter la loi sur le travail, en dépit « d’une opposition considérable », qui devrait donner un coup d’élan à la compétitivité.

La France devrait aussi veiller « à garder et recruter des talents ». Dans ces domaines, elle a perdu respectivement 23 rangs et 9 rangs, illustrant le fait que de nombreux diplômés préfèrent quitter le pays et que l’Hexagone attire moins des scientifiques et ingénieurs étrangers.

Percée de l’Inde, recul du Brésil

Le trio gagnant du classement 2015-2016 occupe encore les premières places du classement 2016-2017, soit la Suisse, Singapour et les Etats-Unis. Les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suède occupent les 4e, 5e et 6e rangs, suivis par le Royaume-Uni (7e), le Japon (8e), Hongkong (9e) et la Finlande (10e).

Dans les pays émergents, la Chine reste première et occupe la 28e place. L’Inde a cependant fait une énorme percée, gagnant 16 rangs. Elle est désormais 39e. La Russie et l’Afrique du sud gagnent aussi deux places pour se hisser aux 43e et 47e rangs. Le Brésil continue en revanche de reculer et occupe désormais la 81e place.

Concernant le Moyen-Orient, le WEF relève que la baisse des prix du pétrole ne fait que renforcer l’urgence de promouvoir des programmes de développement de la compétitivité dans l’ensemble du monde arabe. Dans cette région, trois pays figurent parmi les 30 premiers du classement, soit les Emirats arabes unis (16e), le Qatar (18e) et l’Arabie saoudite (29e).

En Afrique subsaharienne, le Rwanda est l’un des pays qui a le plus progressé gagnant 6 places pour se hisser à la 52e position.