Le nombre de sans-abri ayant sollicité un hébergement en 2014 a augmenté de 4 % par rapport à 2012, avec davantage de femmes et d’enfants, mais près de la moitié n’ont jamais obtenu de places, révèle lundi 27 juillet le baromètre du 115, numéro d’urgence des SDF.

Les demandes d’abri (centres d’hébergement, hôtels, etc.) ont augmenté de 26 % entre 2012 et 2014, avec 97 600 sans-abri qui ont fait plus de 771 500 demandes en 2014, dans les 37 départements du baromètre.

Les familles en hausse

Au total, si l’on inclut les appels au 115 pour des demandes de prestations (informations relatives à un hébergement ou à l’aide alimentaire, mise en relation avec un travailleur social, etc.), près de 104 000 personnes ont sollicité ce numéro d’urgence l’an dernier.

Les hommes seuls constituent toujours la majorité du public (42 %), mais leur nombre a baissé (41 200 personnes, – 2,4 %), même si leurs appels ont augmenté de 18 %, car ils renouvellent plus fréquemment leur demande en raison de la brièveté des accueils (souvent d’une seule nuit) ou des réponses négatives.

Les familles représentent désormais 39 % du public (37 900 personnes, dont plus de 20 000 mineurs, + 16 %), avec des appels en forte hausse (+ 34 %), tout comme les femmes seules (11 200 personnes, + 6 %) dont les demandes ont augmenté de 30 %.

Absence de place

Mais près de la moitié des SDF qui ont réclamé un hébergement, soit « près de 48 000 personnes », n’ont jamais obtenu de solution malgré leurs sollicitations (+ 14 % par rapport à 2012). Seule une minorité (17 %) a été systématiquement hébergée, et 34 % ont eu des réponses partielles.

L’absence de places disponibles reste la principale cause (77 %) des réponses négatives. Les 115 se trouvent placés « dans une gestion de la pénurie », qui les oblige à « développer des stratégies » (hébergement de courte durée, resserrement des critères d’éligibilité, mise en attente, tri des demandeurs), déplore la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (FNARS), chargée du baromètre du 115.

Ces stratégies « éloignent le numéro d’urgence de ses missions premières », « génèrent une perte de temps et la frustration des professionnels », ainsi que « l’épuisement et le non-recours des sans-abri » au 115, ajoute-t-elle.

Une journée avec Ousmane, agent au 115 de Seine-Saint-Denis
Durée : 06:07