Jeudi, l’information selon laquelle une dizaine de fonds spéculatifs ont commencé à réduire leur exposition à Deutsche Bank, a causé une petite panique à Wall Street. | LUKE MACGREGOR / REUTERS

Sous l’effet des craintes entourant la solidité de Deutsche Bank, la première banque privée allemande, les valeurs bancaires chutaient vendredi 30 septembre au matin en Europe, de Paris à Londres en passant par Milan, Madrid ou Zurich. Vers 10 heures, Société générale perdait 3,94 %, après avoir lâché plus de 5 %, Barclays reculait de 3,53 %, Unicredit perdait 4,81 % et Santander 4,74 % à 3,76 euros. UBS reculait de 3,38 %, et Credit Suisse de 3,25 %.

Il y a « une aggravation de la perception du risque par les investisseurs », a constaté Alexandre Baradez, un analyste d’IG France.

Petite panique à Wall Street

Jeudi l’information selon laquelle une dizaine de fonds spéculatifs avaient commencé à réduire leur exposition à Deutsche Bank, inquiets de sa situation financière, a causé une petite panique à Wall Street, alors que les craintes concernant la santé de l’établissement, une énorme banque aux multiples ramifications internationales, sont de plus en plus fortes.

Selon M. Baradez, cette information « a mis un peu le feu aux poudres hier soir ». La posture de statu quo adoptée par la banque et le gouvernement allemand ont par ailleurs tendance à « entretenir les inquiétudes sur les banques », a-t-il ajouté.

L’hebdomadaire Die Zeit a assuré, mercredi, que le gouvernement et les autorités de contrôle financier à Francfort et à Bruxelles préparaient un plan de sauvetage d’urgence pour Deustche Bank. Berlin a aussitôt démenti : « A aucun moment je n’ai demandé de l’aide à la chancelière. Je ne l’ai à aucun moment laissé entendre », a déclaré, mercredi, John Cryan, le patron de la banque, au quotidien populaire Bild.

Deutsche Bank, qui a été malmenée par les années de récession, est aussi menacée d’une amende de 14 milliards de dollars (12,4 milliards d’euros) aux Etats-Unis pour sa responsabilité dans la formation de cette crise dite des « subprimes » (ces crédits immobiliers américains à risque, disséminés sur toute la planète).

La banque n’a pas à ce jour de problème d’insuffisance de capital. Mais la désaffection des investisseurs fait redouter d’éventuelles difficultés à se refinancer.