Un homme de 29 ans a été condamné vendredi 30 septembre à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir incité sur la messagerie Telegram un correspondant à commettre un attentat. Il a également été reconnu coupable de consultation habituelle de sites djihadistes pour s’être abonné à une chaîne revendiquée par l’Etat islamique sur ce réseau.

Le prévenu a assuré devant le tribunal correctionnel de Paris qu’en réalité il plaisantait et se moquait de ses correspondants radicalisés en se faisant passer pour l’un des leurs. Son avocat, Me Martin Méchin, a estimé que cette peine « d’une sévérité qui se veut exemplaire » était « inadaptée » et que son client ne présentait « aucune dangerosité ».

« Si tu passes à l’action demain, tu seras des nôtres »

L’homme de 29 ans a expliqué avoir été contacté via Facebook par des correspondants « plus ou moins radicalisés » qui lui parlaient de religion et l’ont invité à échanger avec eux sur Telegram. C’est ainsi qu’au fil de ses échanges par ce biais, l’accusation lui reproche d’avoir incité un jeune homme à se rendre en Syrie, et un autre à commettre un attentat. « Si tu passes à l’action demain, tu seras des nôtres », écrivait-il notamment à l’un de ses correspondants, qui s’avère souffrir de problèmes psychologiques.

Environ une heure et demie plus tard, il lui avait proposé de lui vendre une bombe nucléaire et de se retrouver au commissariat pour que ce soit « plus sûr ». L’homme avait aussi suggéré à son interlocuteur de passer à l’acte « le 31 février », a-t-il expliqué, pour tenter de convaincre le tribunal.

Mais comment être sûr que son correspondant, à la personnalité fragile, ne passe pas à l’acte, lui ont objecté les juges. Cet homme avait lui aussi été interpellé, mais n’a pas été poursuivi à ce stade, aucun projet précis n’ayant été mis en évidence.

Pour son avocat, un tel jeu, « c’est bête, c’est méchant, c’est dangereux », « il avait trouvé ses cons et il a joué », a-t-il plaidé, décrivant son client comme « un grand gamin immature ». Me Méchin, qui avait demandé la relaxe, s’en est pris à la peine « disproportionnée » requise par le parquet – quatre ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. L’homme condamné vendredi faisait l’objet d’une fiche S, mais aucun élément du dossier n’indique pour quelle raison. Il ne fréquente pas de musulmans radicaux et ne va pas à la mosquée, avait-il souligné.