Des migrants cubains, le 23 mars sur le côte de Floride. | HANDOUT / AFP

Alors que les deux anciens ennemis de la guerre froide ont repris leurs relations diplomatiques, Cuba a réclamé vendredi 30 septembre aux Etats-Unis la suppression des avantages migratoires. Ces mesures ont en effet provoqué un bond du nombre de Cubains s’exilant dans ce pays.

« Une des questions encore en suspens, et qui doit être modifiée pour qu’il y ait des relations normales entre Cuba et les Etats-Unis, est la révision et l’élimination de la politique migratoire préférentielle envers les citoyens cubains », a écrit sur Twitter Josefina Vidal, responsable cubaine des négociations diplomatiques avec les Etats-Unis au ministère des Affaires étrangères.

Cette demande a été transmise au gouvernement américain lors d’une réunion à Washington du comité bilatéral de suivi des relations diplomatiques, a-t-elle expliqué.

Depuis plusieurs mois, de nombreux Cubains ont tenté de rejoindre les Etats-Unis dans la crainte que ces avantages – droit d’asile et permis de travail, notamment, pour les migrants parvenant à la frontière terrestre – disparaissent avec la normalisation des relations entre les deux pays.

Un programme boursier fustigé par le gouvernement

En un an à partir du 1er octobre 2015, 7 358 Cubains ont migré clandestinement vers le voisin nord-américain, contre 4 473 sur la période précédente, soit un bond de 65%, ont indiqué vendredi les gardes-côtes américains. Des milliers d’autres ont entamé une longue, coûteuse et dangereuse traversée à travers l’Amérique centrale dans le même but.

Par ailleurs, « dans nos échanges avec le département d’Etat, y compris dans celui d’aujourd’hui, nous avons à nouveau insisté sur la nécessité d’éliminer le financement des programmes visant à provoquer des changements internes à Cuba », selon Mme Vidal.

Ces derniers jours, le gouvernement du président Raul Castro a notamment critiqué le programme World Learning, qui accorde des bourses aux Etats-Unis à de jeunes Cubains, avec le soutien de l’ambassade américaine à La Havane. Selon les autorités cubaines, ce programme n’a pas reçu leur autorisation et les médias d’Etat l’ont dénoncé comme « subversif ».