Vue du centre commercial d’Aéroville, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), ouvert le 16 octobre 2013. | ERIC PIERMONT / AFP

La société de production et de distribution de cinéma EuropaCorp a annoncé vendredi 1er octobre qu’elle était entrée en négociation exclusive avec le groupe Gaumont-Pathé pour lui céder deux multiplex. Les négociations portent sur la vente du cinéma d’Aéroville à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et de la Joliette à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Le studio fondé par Luc Besson en 1999 a décidé en 2011 de se lancer dans l’exploitation de complexes de cinéma. Le multiplex de 2 400 places du centre commercial d’Aéroville, près de Roissy, a été inauguré en novembre 2013. Un second multiplex doté de 3 000 places est toujours « en développement » dans le quartier de la Joliette, à Marseille.

A l’époque, EuropaCorp souhaitait réduire le profil de risque de ses métiers en augmentant la part des revenus récurrents pour compenser la volatilité de son activité historique de production et distribution. « Aujourd’hui, EuropaCorp souhaite se recentrer sur ses activités cœur de métier que sont la production et la distribution de films et de séries dans le monde », a expliqué la société dans un communiqué.

L’échec des cinémas « nouvelle génération »

Selon BFM TV, EuropaCorp assure que les résultats commerciaux du multiplex d’Aéroville ne sont pas en cause. Ce cinéma serait « un succès » qui concurrencerait le multiplex voisin détenu par UGC, à Aulnay.

En moyenne, en 2014 et 2015, la gestion de multiplex représentait 4 % du chiffre d’affaires du groupe. Le résultat d’exploitation est, selon EuropaCorp, « proche de l’équilibre », avec un chiffre d’affaires de 7,46 millions d’euros en 2016, mais une activité toujours déficitaire à hauteur de 2,2 millions d’euros.

Le projet du multiplex d’Aéroville était de proposer un cinéma « nouvelle génération », avec des billets d’entrée plus chers (de 10,9 à 24,90 euros) mais une expérience plus « riche », avec une salle « premium », une boutique, un service de restauration, dans le but de prolonger l’expérience du spectateur et de faire augmenter les dépenses sur place. Mais la recette globale par entrée (10,30 euros en 2015) reste comparable à celle de Gaumont Pathé (11 euros en 2015), selon des chiffres comparés par BFM TV.

Les détails du projet de transaction n’ont pas été communiqués. Gaumont-Pathé est un des opérateurs leader dans la gestion de salles de cinéma. En 2015, il gérait 110 multiplex, soit 1 051 écrans en France, aux Pays-Bas, en Suisse et en Belgique.