Des électeurs hongrois se prononcent sur le plan de répartition des réfugiés de l’Union européenne, le 2 octobre à Mezokoevesd, dans l’est de la Hongrie. | FERENC ISZA / AFP

Le premier ministre hongrois Viktor Orban se dirige vers un semi-échec dans son bras de fer contre l’Union européenne : le référendum qu’il a organisé, dimanche 2 octobre, contre l’accueil des réfugiés en Hongrie n’a semble-t-il pas mobilisé assez de Hongrois pour parvenir au quorum requis pour valider le résultat.

C’est ce qui ressort d’un sondage de sortie d’urne mené par le groupe d’études Nezopont, et ce qu’a reconnu le Fidesz, parti au pouvoir de M. Orban. A 17 h 30, c’est à dire une heure et demie avant la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation atteignait à peine 40 % des voix.

Les premiers sondages et résultats publiés dimanche soir indiquent toutefois que les Hongrois qui ont voté se sont prononcés à une écrasante majorité contre les quotas de migrants proposés par l’Union européenne (environ 95 %).

Appels au boycott

Les 8,3 millions d’électeurs hongrois étaient appelés à répondre à la question : « Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non hongrois en Hongrie sans l’approbation du Parlement hongrois ? »

Une référence au dispositif européen de répartition des demandeurs d’asile entre les pays de l’Union européenne (UE) proposé par la Commission européenne, qui prévoit l’accueil par la Hongrie d’au moins 1 294 demandeurs d’asile, et auquel le gouvernement Orban est vivement opposé.

Pour éviter que le quorum des 50 % de participation ne soit atteint, l’opposition de gauche et les ONG de défense des droits de l’homme avaient appelé au boycott ou au vote nul.

Cette invalidation du résultat en raison du manque de participant fait figure d’échec pour le premier ministre populiste, Viktor Orban, qui souhaitait que ce scrutin se transforme en plébiscite pour lui. Dans une tribune publiée samedi, il avait rappelé aux Hongrois qu’ils avaient « le devoir » d’aider le gouvernement à combattre les décisions de « l’élite à Bruxelles ».

Le commissaire aux migrations, Dimitris Avramopoulos, avait de toute façon prévenu que le référendum n’aurait aucun impact juridique sur les engagements adoptés : « Les Etats membres ont la responsabilité légale d’appliquer les décisions prises », avait-il déclaré. Mais alors que le plan de répartition de 160 000 demandeurs d’asile entre les 28 Etats membres, adopté il y a un an, est à l’arrêt, les responsables européennes craignaient que ce référendum ne porte un nouveau coup à l’UE.