Le chef des FARC, Timoleon Jiménez, qui réside à La Havane, a suivi les résultats à la télévision. | STR / AFP

Après le rejet par les Colombiens de l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dimanche 2 octobre, l’heure est à la négociation. Le chef suprême de la guérilla des Farc, Timoleon Jiménez, s’est dit lundi prêt à « rectifier » l’accord de paix noué avec le gouvernement. « Nous sommes en train d’analyser dans le calme les résultats pour continuer, car cela ne signifie pas que la bataille pour la paix a été perdue », a assuré M. Jiménez au micro de W Radio à La Havane, lieu des négociations pendant près de quatre ans. Ce résultat « nous donne plus d’enthousiasme, nous engage beaucoup plus car, de toute façon, il y a plusieurs lectures et il faut les analyser pour voir en quoi il faut rectifier [cet accord] », a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a, pour sa part, décidé lundi d’envoyer « en urgence » un émissaire spécial à La Havane, le Français Jean Arnault. Lors d’une conférence de presse à Genève, il a ajouté qu’il aurait préféré « un autre résultat » et salué « le profond désir du peuple colombien de mettre un terme à la violence ». « Je compte sur eux pour faire pression jusqu’à ce qu’ils obtiennent une paix durable », a-t-il lancé.

Le camp du « non », menée par l’ancien président Alvaro Uribe, jugeait l’accord trop favorable aux rebelles et réclamait un retour à la table des négociations. Une option jusqu’alors rejetée par le président centriste Juan Manuel Santos.

« Ouvrir des espaces de dialogue »

Le chef des FARC et le président Juan Manuel Santos avaient signé il y a une semaine à Carthagène l’accord historique de paix. Alors que les sondages prédisaient la victoire du « oui », le « non » l’a finalement emporté avec 50,2 % des voix, selon l’autorité électorale colombienne. Le taux de participation s’est, lui, élevé à 37,3 %. Les électeurs devaient simplement répondre à la question de savoir si le texte signé lundi 26 septembre à Carthagène par le président et le chef des FARC devait être avalisé.

Le référendum, non obligatoire, avait été voulu par M. Santos afin de donner la « plus large légitimité » possible à l’accord. Lors d’une allocution télévisée, le président a assuré que le cessez-le-feu resterait en vigueur : « Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix. » « Lundi, je convoquerai toutes les forces politiques, et en particulier, celles qui se sont manifestées aujourd’hui pour le “non”, afin de les écouter, d’ouvrir des espaces de dialogue et de décider du chemin à suivre », a-t-il annoncé hier soir.