Scène de liesse après l’annonce des résultats du référendum dans les rues de Bogota le 2 octobre. | DIANA SANCHEZ / AFP

Les Colombiens ont rejeté dimanche 2 octobre l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Il s’agit d’une défaite majeure pour le président Juan Manuel Santos qui avait fait du processus son objectif principal après un demi-siècle de conflit armé.

Le président Juan Manuel Santos a reconnu la victoire du « non » et assuré que le cessez-le-feu resterait en vigueur : « Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix. » Le chef des FARC, Rodrigo Londono, dit « Timochenko », a annoncé qu’il reste en faveur de la paix.

Sur la base des résultats de 99,79 % des bureaux de vote, le « non » l’emporte avec 50,23 %, contre 49,76 % au « oui », selon l’autorité électorale colombienne. L’écart représente moins de 60 000 voix sur 13 millions de bulletins. Le taux de participation s’est élevé à 37,28 %.

Les électeurs devaient simplement répondre à la question de savoir si le texte signé lundi 26 septembre à Carthagène par le président et le chef des FARC devait être avalisé.

Le « oui » a recueilli quelque 6,3 millions de voix, soit bien au-delà du minimum de 4,4 millions de voix requis (13 % de l’électorat). Mais pour l’emporter, il devait dépasser le « non ».

Référendum non obligatoire

Le référendum, non obligatoire, avait été voulu par M. Santos afin de donner la « plus large légitimité » possible à l’accord. Les derniers sondages, publiés une semaine avant le scrutin, donnaient le « oui » gagnant, dans une fourchette allant de 55 % à 66 %.

En cas de victoire du « non », l’opposition, qui juge l’accord trop favorable aux rebelles, réclamait un retour à la table des négociations, une option rejetée par le président. Quant aux FARC, ils ont réagi sur Twitter, dimanche:

« L’amour que nous ressentons dans nos cœurs est gigantesque et avec nos mots et nos actions, il nous permettra d’atteindre la paix. »

Au total, 240 000 policiers et militaires ont été déployés pour assurer la sécurité du scrutin, dans près de 82 000 bureaux de vote ouverts de 8 heures à 16 heures. Des Colombiens vivant à l’étranger se sont déjà rendus aux urnes, notamment en Asie, selon le ministère des affaires étrangères.

Accord de paix historique entre la Colombie et les FARC
Durée : 02:37
Images : Reuters