Le "Facebook Innovation Hub", à Berlin, en février 2016. | TOBIAS SCHWARZ / AFP

Facebook a annoncé, lundi 3 octobre, lancer une plateforme entièrement consacrée à la vente et l’achat d’objets et produits entre ses membres, pour à la fois fidéliser ces derniers et concurrencer les sites de commerce en ligne comme Craigslist, eBay ou Amazon. Le nouveau service, qui risque de secouer le secteur du commerce en ligne et des petites annonces, sera disponible sur les ordinateurs – après les appareils mobiles – dans les prochains jours.

Le réseau social va permettre à son 1,71 milliard d’utilisateurs, s’ils veulent vendre un objet, d’en mettre une photo en ligne sur « Marketplace », avec la possibilité de diffuser les photos en fonction de la proximité des acheteurs potentiels, via la géolocalisation. Le service sera accessible, dans un premier temps, aux utilisateurs majeurs résidant aux Etats-Unis, en Australie, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande.

Facebook indique qu’environ 450 millions d’utilisateurs se servent déjà de son réseau pour vendre ou acheter des objets, avec des petites annonces publiées dans ses « groupes » réunissant des personnes ayant des centres d’intérêt communs.

« Cette activité a commencé dans des groupes Facebook et s’est considérablement développée. Plus de 450 millions de gens visitent ces groupes chaque mois. Ça va des familles du quartier jusqu’aux collectionneurs du monde entier », explique Mary Ku, responsable produit chez Facebook, dans un message sur le site internet du groupe.

Quid de la vente de biens illégaux ?

L’officialisation de Facebook comme plateforme de vente de produits entre particuliers n’est toutefois pas sans risque. Le groupe avait ainsi déjà dû prendre des mesures, plus tôt cette année, pour empêcher que son réseau ou son application de photos Instagram soient utilisés pour négocier des ventes d’armes entre particuliers.

Il assure toutefois que le fait que ses utilisateurs s’inscrivent sur son réseau sous leur vrai nom crée un certain contrôle, qui devrait décourager les ventes anonymes de biens illégaux.

Facebook ne fait pas payer ses utilisateurs, mais la nouvelle plateforme pourrait à l’avenir permettre de davantage monétiser sa base de données, afin d’inciter les internautes à rester sur le réseau. Mi-septembre, l’entreprise avait d’ailleurs dévoilé un nouveau système de paiement en ligne intégré à son service de messagerie Messenger : on peut désormais y faire des achats directement dans une conversation, sans être redirigé vers le site internet du commerçant.

Au deuxième trimestre, le bénéfice net de Facebook a bondi de 186 % – à 2,05 milliards de dollars –, et son chiffre d’affaires de 59 % – à 6,4 milliards.

Ces revenus proviennent essentiellement des publicités, mais le réseau social essaye aussi d’augmenter les recettes qu’il tire d’autres services. Sa filiale Oculus a également commencé, cette année, à vendre un casque de réalité virtuelle.