Des supporteurs du hamas célèbrent la victoire du parti à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, le 27 janvier 2006. | SAIF DAHLAH / AFP

L’autorité palestinienne a annoncé, mardi 4 octobre, le report de plusieurs mois des élections municipales, initialement prévues au début d’octobre mais sapées par des divisions politiques. « Le gouvernement palestinien a décidé, en coordination avec le président Mahmoud Abbas, de tenir les élections municipales sous quatre mois pour garantir l’environnement légal nécessaire », a annoncé le premier ministre, Rami Hamdallah, à l’issue d’un conseil des ministres.

Ces élections, prévues le 8 octobre, étaient censées être les premières depuis dix ans à se tenir à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, territoires séparés géographiquement par Israël et politiquement par des années de luttes intestines entre l’Autorité palestinienne et le Hamas islamiste.

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Proche-Orient, Nickolaï Mladenov, a salué le report, en soulignant que l’ajournement devait servir aux Palestiniens « à travailler ensemble de bonne foi pour surmonter les divisions ».

Une « décision politique »

Le 8 septembre, le processus électoral a été stoppé et les élections repoussées à une date inconnue. Mais lundi, la Cour suprême, relevant de l’Autorité palestinienne, avait toutefois ordonné que la consultation n’ait lieu qu’en Cisjordanie, sans fixer de date. Selon l’institution, le système judiciaire en vigueur à Gaza ne présente pas les garanties nécessaires à l’organisation d’un scrutin. Les juges de l’enclave, nommés depuis l’accession au pouvoir du Hamas et appelés à valider les listes ou un éventuel scrutin, n’ont en effet pas prêté serment devant M. Abbas.

Le Hamas a aussitôt rejeté la décision du gouvernement et s’est dit attaché à la poursuite du processus, après avoir dénoncé lundi l’arrêt de la Cour suprême comme une « décision politique ».

Le gouvernement « veut se dérober aux résultats des élections, et tout cela dans le seul intérêt partisan du Fatah », le parti de M. Abbas, a accusé lors d’une conférence de presse à Gaza le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. « Nous sommes déterminés à reprendre le processus électoral là où il a été arrêté », a-t-il ajouté.

Un obstacle à la paix

Le mouvement islamiste Hamas gouverne sans partage à Gaza depuis qu’il en a évincé l’Autorité par la force, en 2007, après avoir été privé de sa victoire aux législatives de 2006. Depuis, l’Autorité, entité internationalement reconnue et présidée par Mahmoud Abbas, n’exerce plus ses prérogatives que sur la Cisjordanie, occupée par l’armée israélienne.

La communauté internationale ne cesse d’exhorter les Palestiniens à la réconciliation, car l’incapacité des mouvements palestiniens à présenter un front commun passe pour un obstacle majeur à un règlement du conflit israélo-palestinien.