Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, devant le German Marshall Fund, à Bruxelles, le 4 octobre 2016. | EMMANUEL DUNAND / AFP

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, invité par le centre de réflexion German Marshall Fund à s’exprimer, mardi 4 octobre, à Bruxelles, sur l’avenir des relations transatlantiques, a consacré un long développement à la situation en Syrie, et a affirmé qu’il entendait poursuivre la recherche d’une solution au conflit.

« Nous n’abandonnons pas le peuple syrien, nous n’abandonnons pas la recherche de la paix », a déclaré M. Kerry, même si les discussions directes avec la Russie ont été suspendues lundi, après la destruction totale du plus grand hôpital du secteur rebelle d’Alep dans un bombardement aérien.

Ces conversations se poursuivront dans un cadre multilatéral plus large, a souligné le secrétaire d’Etat, qui estime toutefois que Moscou ne recherche pas « sérieusement » une issue pacifique. M. Kerry a déploré que la Russie veuille plutôt une victoire militaire au prix de « corps brisés, d’hôpitaux bombardés, d’enfants traumatisés et d’un pays qui souffre depuis longtemps ».

« Montrer le chemin »

Le secrétaire d’Etat s’est livré par ailleurs, durant une heure d’un discours improvisé, à un plaidoyer pour une relation forte entre les Etats-Unis et l’Europe. Plaidant pour que cette dernière reste « unie, forte, prospère et pacifique », il a d’abord évoqué le Brexit en prônant le maintien d’une collaboration étroite entre le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union européenne.

Invitant les Européens à ne pas écouter « les cyniques et les destructeurs », mais plutôt à célébrer « les bienfaits » de leur union, John Kerry a évoqué les « réformes nécessaires », tout en mettant en garde contre la dissolution d’un projet qui, dit-il, ne rendrait pas plus efficace chaque nation individuellement. A plusieurs reprises, le secrétaire d’Etat a invité Washington et Bruxelles à « montrer le chemin » dans la lutte contre la corruption, « les kleptocrates » et les paradis fiscaux.

Il a aussi défendu la nécessité d’un partenariat commercial transatlantique (Tafta ou TTIP), qui stimulerait les exportations sans, affirme-t-il, mettre en péril la protection des consommateurs, la santé ou l’environnement.

« Où en serait le monde si les Etats-Unis et l’Europe étaient divisés ? », a encore interrogé le responsable américain, qui a égrené la victoire sur le communisme, l’augmentation du nombre de démocraties dans le monde, le recul de la très grande pauvreté, les progrès dans la lutte contre le sida et Ebola, ou la chute des dictatures afghane ou libyenne.

Insistant, par ailleurs, sur le caractère « défensif » de l’OTAN, il a toutefois assuré les pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que l’Ukraine, du soutien indéfectible de son pays. Tout en affirmant « continuer à vouloir travailler » avec la Russie.