Soirée d'intégration entre étudiants de l'Institut de commerce de Paris (ISC) de 2011. | Jiri Matousek (CC BY 2.0)

Les étudiants étrangers aiment la France ! Selon les derniers chiffres publiés, 309 000 y ont fait leur rentrée en 2015, soit une hausse exponentielle depuis l’an 2000 (+ 77 %). Les champions du secteur restent toutefois les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, tandis que la France est désormais au coude-à-coude avec l’Australie, qui a lancé au printemps une « stratégie nationale pour l’éducation internationale sur dix ans » et compte faire de ce secteur l’un de ses piliers de croissance, pour rééquilibrer une économie fortement dépendante de l’industrie minière.

L’avantage de l’Australie : être un pays anglophone qui bénéficie de l’immense bassin asiatique, d’où sont issus la moitié des étudiants partant à l’étranger pendant leurs études, explique Didier Rayon, directeur des études à Campus France, agence chargée de promouvoir l’enseignement supérieur français à l’étranger.

Les étudiants rapportent de l’argent

Cette agence a chiffré à 4,654 milliards d’euros par an l’apport économique des étudiants étrangers en France, dans une étude de 2014 qui additionnait les frais d’inscription dans les facs ou les écoles, les dépenses courantes et de logement, les visites des familles et les frais de transport. En retranchant les coûts pour la France de la formation de ces étudiants, y compris les bourses, Campus France arrivait à un solde net de 1,7 milliard d’euros. Sans compter que « ces jeunes, de retour chez eux, deviennent des ambassadeurs de notre pays et des relais d’opinion », voire des oreilles attentives lors des négociations de gros contrats commerciaux.

Outre l’Australie, plusieurs pays ont compris l’intérêt de ce secteur et montent en puissance : l’Afrique du Sud capte les étudiants du sud de ce continent et le Maroc, ceux du nord. La Chine, la Malaisie, la Corée du Sud, Singapour et la Nouvelle-Zélande sont eux aussi sur les rangs, avec 7 % du total des étudiants mobiles en 2013, souligne l’Unesco.

Pour maintenir sa part de marché (6 %), la France a mis en œuvre des mesures et une législation plus favorable depuis 2013 : la loi Fioraso autorise la tenue de cours en anglais dans les écoles et les universités, les étudiants étrangers peuvent travailler à mi-temps et les titulaires d’un master (bac + 5) bénéficient d’une autorisation provisoire de séjour de douze mois à l’issue de leurs études pour trouver un travail. Ces règles sont supérieures aux normes européennes.

A partir de fin 2016, ils pourront aussi obtenir une carte de séjour pluriannuelle après l’expiration de leur premier titre de séjour, pour quatre ans au maximum. Parmi les atouts de la France, des frais d’inscription très faibles dans les universités (184 euros en licence, 256 en master).

À Paris, qui accueille 60 000 des 300 000 étudiants étrangers venus en France, la Cité universitaire internationale améliore chaque année son dispositif de « guichet unique », qui permet aux jeunes étrangers de conduire leurs démarches administratives sur un seul lieu.