Les « casques blancs » syriens porte le corps d’une victime après l’avoir découvert sous les décombres d’un bâtiment bombarbé à Alep-Est, le 4 octobre 2016. | THAER MOHAMMED / AFP

Les quartiers est de la ville syrienne d’Alep, contrôlés par les rebelles, ont été classés dans la catégorie « zone assiégée » par l’ONU, après plusieurs mois d’offensive par les forces gouvernementales et l’absence d’accès pour l’aide humanitaire, a précisé, mercredi 5 octobre, un porte-parole de l’ONU.

Selon Jens Laerke, porte-parole du bureau des Nations unies pour l’aide humanitaire (OCHA), les quartiers est d’Alep réunissent à présent les 3 critères d’une zone assiégée. A savoir : un encerclement militaire, un manque d’accès pour l’aide humanitaire et l’absence de liberté de déplacement pour les civils.

Depuis plusieurs semaines, les 275 000 civils pris au piège tentent de survivre à cette opération aérienne et terrestre sans précédent. Selon les Nations unies, la moitié des habitants d’Alep-Est souhaitent quitter la ville. « Une évaluation menée dans la partie orientale de la ville d’Alep montre que 50 % des habitants ont exprimé la volonté de partir s’ils en ont la possibilité », précise l’OCHA.

Le litre d’essence à 12 euros

En raison du manque de nourriture, certaines mères de famille se serrent la taille avec des cordes ou ingurgitent autant d’eau qu’elles le peuvent pour réduire la sensation de faim, réservant à leurs enfants le peu de nourriture qu’elles trouvent.

Des membres d’ONG ont distribué des rations alimentaires pour 13 945 enfants âgés de moins de six ans, mais le manque de gaz rend difficile la cuisson des aliments. Ainsi, « il est fréquemment fait état de civils fouillant les décombres de bâtiments détruits pour récupérer des matériaux inflammables utilisables comme moyens de cuisson », précise le rapport. Un litre de diesel coûte aujourd’hui environ 1 300 livres syriennes, soit environ 2,24 euros tandis qu’un litre d’essence coûte 7 000 livres syriennes (12 euros).

Le rapport insiste également sur l’état psychologique des populations encore présentes dans la ville. « Les disputes entre époux se multiplient, car de nombreuses femmes reprochent à leurs maris d’avoir décidé de rester au moment où il était encore possible de quitter la ville », poursuit le rapport.

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Selon l’ONU, il y a actuellement 18 zones assiégées en Syrie. Les quartiers d’Alep-Est ont remplacé Daraya sur la liste, après que la population de cette ville a pu être évacuée, à la suite d’un accord avec le gouvernement syrien.