LA LISTE DE NOS ENVIES

D’audacieux spectacles de marionnettes, un dîner musical au Musée d’Orsay, Oscar Wilde au Petit Palais, des femmes engagées, bien plus que du cirque sur la pelouse de Reuilly… Nos sélections de sorties à Paris, en Ile-de-France et à Château-Thierry (Aisne) pour ce week-end.

MARIONNETTES. Des poupées japonaises au Cirque Romanès, à Paris

Bunya ningyo
Durée : 03:51

Le week-end des 8 et 9 octobre est à marquer d’une pierre blanche pour les amateurs de marionnettes. Ils auront l’embarras du choix avec deux spectacles de la compagnie Saruhachi-za – fondée et dirigée par Takeshi Nishihashi – proposés dans le cadre du Festival de l’imaginaire (qui dure jusqu’au 16 décembre) au Cirque Romanès : Genji Eboshi Ori, la coiffe cornée du sieur Genji (samedi 8 à 20 h 30) et Shinoda-Zuma, la femme renarde (samedi 8 à 18 heures et dimanche 9 à 17 heures). Mais aussi avec les différents parcours présentés dans le cadre du onzième festival des Scènes ouvertes à l’insolite, organisé par le Mouffetard – Théâtre des arts de la marionnette et le Théâtre aux mains nues, jusqu’au 15 octobre, dans les 5e et 20e arrondissements de Paris.

Ce week-end sera donc l’occasion rêvée pour découvrir les marionnettes traditionnelles de l’île japonaise de Sado, les « bunya ningyo », poupées de 80 centimètres environ, avec une tête en bois sculptée, vêtues de kimonos superposés, qui se produisent très rarement à l’étranger. Et également toute une nouvelle génération de jeunes marionnettistes, venus de France ou d’ailleurs, qui explorent diverses techniques de manipulation (marionnettes sur table ou marionnettes corporelles, objets détournés ou projections vidéo, etc.) pour proposer une vision très subjective de la société actuelle. Cristina Marino

Cirque Romanès, Square Parody, Boulevard de l’Amiral-Bruix, Paris 16e, les 8 et 9 octobre ; Mouffetard - Théâtre des arts de la marionnette, 7 rue Mouffetard, Paris 5e, jusqu’au 15 octobre. www.festivaldelimaginaire.com

MUSIQUES. Un « dîner » musical avec Offenbach au Musée d’Orsay, à Paris

Une soirée animée dans un salon de la haute société du Second Empire, des convives qui tombent peu à peu le masque : nous ne sommes pas dans le film L’Ange exterminateur de Luis Buñuel mais chez Offenbach, dont la musique jubilatoire semble épingler les travers et fantasmes de tout un chacun.

Ce Dîner avec Jacques est proposé par l’Opéra-Comique hors les murs en association avec le Musée d’Orsay, lequel présente l’exposition « Spectaculaire Second Empire ». Sous la direction de Julien Leroy, l’orchestre Les Frivolités parisiennes accompagne un excellent quintette de chanteurs (Vannina Santoni, Antoinette Dennefeld, Yann Beuron, Jean-Sébastien Bou et Franck Leguérinel) dans des extraits jubilatoires de La belle Hélène, Geneviève de Brabant, Madame l’Archiduc, La rose de Saint-Flour, La Princesse de Trébizonde et autres morceaux choisis. De quoi mettre en appétit. Marie-Aude Roux

Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion-d’Honneur, Paris 7e. Auditorium. Le 8 octobre à 20 heures, le 9 octobre à 16 heures. Tél. : 01-53-63-04-63. De 4,5 € à 45 €.

EXPOSITION. La modernité d’Oscar Wilde au Petit Palais, à Paris

S’il est un poète fait pour être exposé, c’est Oscar Wilde (1854-1900). A cause, évidemment, de la célébrité quasi universelle de l’auteur du Portrait de Dorian Gray, traduit dans toutes les langues et cent fois illustré. En raison, évidemment encore, de sa condamnation à deux ans de prison pour homosexualité en 1895, peine qu’il accomplit dans la prison de Reading, au Royaume-Uni. Celle-ci doit sa notoriété au De ­profundis qu’il y écrit et à La Ballade de la geôle de Reading.

Mais il est une autre raison pour laquelle l’exposer est le plus juste moyen de lui rendre hommage : Wilde fut un enragé de la célébrité et du spectacle, comme le montre brillamment « Oscar Wilde, l’impertinent absolu », qui réunit quelque deux cents pièces, manuscrits, photos et objets personnels de l’artiste. Philippe Dagen

Petit Palais, avenue Winston-Churchill, Paris 8e. Jusqu’au 15 janvier 2017. Du mardi au dimanche de 10 heures à 18 heures, 21 heures le vendredi. De 7 € à 10 €.

FESTIVAL. « C’est comme ça » avec les femmes, à Château-Thierry

Eric Villemain

Toujours inventif et aux aguets des nouvelles formes chorégraphiques, le festival C’est comme ça, piloté par Christophe Marquis, qui a lieu jusqu’au 15 octobre à Château-Thierry (Aisne), mise, cette année, sur les femmes.

Le premier week-end multiplie les propositions excitantes avec, vendredi 7 octobre, deux pièces de Mélanie Perrier, Nos charmes n’auront pas suffi, solo signé pour l’interprète d’exception Julie Guibert (abbatiale d’Essômes-sur-Marne) et Lâche, un duo adhésif entre deux femmes (Lycée Jean-de-La Fontaine).

Samedi 8, une conférence intitulée « La mémoire créative de la révolution syrienne » par Sana Yazigi, puis une exposition « Mémoire(s) de femmes », par Bissane Al Charif, qui met en avant le parcours de quatre Syriennes en exil, reviennent sur le conflit syrien.

Le spectacle Blanc de Vania Vaneau soumet les stéréotypes du corps blanc à la réflexion du public, tandis que Jaguar, de la Portugaise Marlene Monteiro Freitas, bascule dans un rituel de corps peints et masqués sous haute tension. Un concert pop conclura cette journée en fanfare. Rosita Boisseau

C’est comme ça, à Château-Thierry (Aisne), jusqu’au 15 octobre.

SPECTACLE. Le Surnatural Orchestra et ses amis sur la pelouse de Reuilly, à Paris

« Esquif », nouveau spectacle de Surnatural Orchestra, Inextremiste et Tatiana-Mosio Bongonga (compagnie Basinga). | DR

C’est sous l’intitulé La Toile, que le Surnatural Orchestra – formation d’une vingtaine de musiciens, qui vont du jazz au rock, de la musique expérimentale au funk –, les acrobates du Cirque Inextremiste et la funambule Tatiana-Mosio Bongonga (compagnie Basinga), ont réuni plusieurs aventures communes pour en faire un spectacle au long cours.

La Toile devient Esquif, nouveau spectacle, créé à La Grainerie de Toulouse en avril, où, à nouveau, les arts du cirque et de la musique se rejoignent avec intelligence. Envols, surprises, tournoiements, frémissements (du spectateur), moments où le mouvement semble s’arrêter… Des planches et des bonbonnes de gaz, quelques machines et dans les airs, sur son fil, une jeune femme ! De l’étonnement à la rêverie, un spectacle complet à découvrir parmi le programme de la douzième édition de Village de cirque, organisée du 7 au 16 octobre, pelouse de Reuilly, à Paris. Sylvain Siclier

Pelouse de Reuilly, Paris 12e. Métro Porte-Dorée. Tél. : 01-46-22-33-71. Vendredi 7 octobre et samedi 8, à 20 h 30 ; dimanche 9, à 15 h 30. Puis jeudi 13, vendredi 14, à 20 h 30 et dimanche 16, à 15 h 30. De 12 € à 22 €. Reprise le 4 novembre au Théâtre de l’Agora d’Evry, du 3 au 11 décembre au Cirque-Théâtre d’Elbeuf (Seine-Maritime) et du 6 au 15 janvier 2017 à l’Espace cirque d’Antony.

FESTIVAL. Les arts en folie en Ile-de-France

DR

Jusqu’alors actifs chacun de leurs côtés, deux festivals, Orphée, d’une part, et Viva la Vida, d’autre part, ont décidé de fusionner pour donner davantage d’écho à leur ambition commune : montrer que les personnes handicapées, si elles souffrent de déficiences, peuvent aussi développer des aptitudes artistiques surprenantes.

Jusqu’au 21 octobre, à Paris et dans les départements du Val-d’Oise et des Yvelines, films, spectacles de danse et de théâtre, concerts, etc., seront l’occasion, pour le public, de se laisser surprendre par des créations d’artistes handicapés ou évoquant le handicap.

Des rencontres et des débats sont également proposés pour aider à lever les préjugés. Au total, une soixantaine de représentations sont prévues, dans quarante lieux différents. Parmi les spectacles à voir ce week-end (samedi à 21 heures au Théâtre de l’Usine à Eragny-sur-Oise), Fichu serpent ! L’Ombre d’Orphée de François Small, une interprétation poétique et musicale du mythe par la compagnie de l’Evasion, composée en partie d’artistes handicapés. Enfants bienvenus à partir de 6 ans. Sylvie Kerviel

Programme complet sur orpheevivalavida.artsenfolies.org/programmation