Vingt-cinq ans après, nouveau rebondissement dans l’affaire Omar Raddad. Les empreintes génétiques récemment retrouvées sur trois scellés de l’affaire ne « matchent » ni avec celles du jardinier ni avec celles des possibles suspects désignés par son avocate, a fait savoir, lundi 10 octobre, le parquet de Nice.

La comparaison de ces traces, retrouvées sur deux portes et un chevron, n’a toutefois pas encore été faite avec le recours du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), qui permet de déterminer une éventuelle correspondance avec une personne répertoriée dans ce fichier, a précisé le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre.

Ces traces n’ont pas encore non plus été comparées avec les ADN d’autres personnes de l’entourage de la victime pour lesquelles l’avocate d’Omar Raddad, Sylvie Noachovitch, avait ultérieurement demandé aussi un recoupement, a ajouté M. Prêtre au cours d’un point presse. « On va aller au bout du possible » dans cette procédure, a-t-il assuré.

« Omar m’a tuer »

L’inscription « Omar m’a tuer » retrouvée sur l’une des portes. | ERIC GAILLARD / Reuters

S’appuyant sur la loi du 20 juin 2014 visant à assouplir les critères pour obtenir la révision d’un procès, Me Noachovitch avait demandé et obtenu de la part du parquet de Nice que soient ordonnés de nouveaux prélèvements sur deux portes et un chevron qui se trouvaient sur la scène de crime. C’est sur ces deux portes qu’avaient été écrites avec le sang de la victime les inscriptions « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t ».

En novembre 2015, quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes, deux empreintes parfaitement exploitables et deux autres partiellement, avaient été retrouvées sur ces scellés.

Certains de ces ADN se mélangent avec ceux de Ghislaine Marchal, la victime. Cependant, a rappelé lundi le parquet, le fait que de l’ADN ait pu être mélangé à celui de la victime n’indique pas que cela ait été nécessairement concomitant. Il est possible qu’une empreinte, lors d’une manipulation ultérieure, ait pu être ajoutée à celle de Mme Marchal.

Ghislaine Marchal, alors âgée de 65 ans, une riche veuve vivant à Mougins (Alpes-Maritimes), avait été tuée à coups de couteau le 23 juin 1991 dans sa propriété. Son jardinier, M. Raddad, avait été condamné en 1994 à dix-huit ans de réclusion criminelle, avant de bénéficier d’une libération conditionnelle en 1998, à la suite d’une grâce présidentielle partielle de Jacques Chirac.

D’autres traces ADN ne correspondant pas à celles de M. Raddad avaient déjà été retrouvées sur le lieu du crime, mais la justice lui avait refusé en 2002 un nouveau procès.