Alors qu’un policier se trouve toujours entre la vie et la mort à la suite de l’attaque au cocktail Molotov contre quatre agents samedi dans l’Essonne, Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, a appelé lundi 10 octobre les policiers à une « grève du zèle ». Deux autres organisations ont, elles, appelé à des rassemblements silencieux devant les commissariats mardi.

Le secrétaire général adjoint d’Alliance, Frédéric Lagache, n’a pas précisé la durée de cette « grève du zèle », auquel le syndicat appelle « tous les policiers, en soutien à nos collègues ». Il s’agit, selon lui, « de ne traiter que les urgences et les cas graves » dans les commissariats et de « faire l’impasse sur un stationnement gênant par exemple », a-t-il dit, laissant à chaque policier « l’opportunité » de ses « moyens d’action ».

Le syndicat réclame au gouvernement et « aux candidats à la présidence de la République la fermeté » à l’encontre des « agresseurs et assassins de policiers », ajoute M. Lagache. « Il faut des peines exemplaires » et que « la peur change de camp », a-t-il dit.

Le syndicat veut « recentrer le policier sur son cœur de métier », c’est-à-dire les patrouilles, et « non des surveillances de points statiques ». Il réclame également des renforts d’effectifs, particulièrement pour le département de l’Essonne.

Appels à des rassemblements silencieux

Si les policiers n’ont pas le droit de grève, ce n’est pas la première fois qu’un syndicat les appelle à une « grève du zèle ». Les effets en sont souvent difficiles à mesurer.

Deux autres organisations affiliées à la CFDT, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers) et Alternative-Police (minoritaire), ont pour leur part appelé à des rassemblements silencieux mardi, à 12 h 15, devant tous les commissariats de police. « Sans banderole ni affichage syndical, en soutien à nos collègues [de l’Essonne] dans l’épreuve », ajoutent-ils dans un communiqué.

« En dépit de propos rassurants, il existe toujours des zones de non-droit en France, aux mains de quelques gangs délinquants et criminels », écrivent-ils, en se demandant si « les forces de l’ordre ont vraiment les moyens de riposter » et « de pénétrer ces quartiers pour y rétablir la sécurité ».

Fermeté affichée

Avec la promesse de rattraper les « sauvageons » et une visite de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve dans plusieurs commissariats de l’Essonne, le gouvernement a affiché lundi fermeté et soutien à la police à la suite de l’attaque au cocktail Molotov menée par une dizaine d’individus près de la cité de la Grande Borne, située à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et de Grigny.

Le premier ministre et le ministre de l’intérieur – dont le parti Les Républicains a demandé la démission – ont commencé leur tournée au commissariat de Savigny-sur-Orge, où était affecté l’adjoint de sécurité de 28 ans, très grièvement brûlé sur l’ensemble du corps samedi, et dont le pronostic vital est toujours « engagé ».