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Avec quelque 3 500 étudiants inscrits et près de 130 programmes, c’est le plus important centre de formation d’apprentis (CFA) d’Ile-de-France, et l’un des tout premiers de France. Entièrement voué à l’enseignement supérieur, le CFA Sup 2000 est partenaire de huit universités franciliennes, du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et d’une école d’ingénieurs, l’Ecole pour l’informatique et les techniques avancées (Epita), offrant ainsi une large palette de disciplines. Compte tenu de sa taille, l’établissement couvre la plupart des métiers et des secteurs (le numérique, le commerce, la gestion, la banque, l’industrie…), avec 95 % de réussite aux examens et un taux d’accès à l’emploi de 73 % en cinq mois à la sortie.

«  Les employeurs recherchent de plus en plus des profils à bac + 5, ­observe d’abord Laurence Bancel-Charensol, la directrice. Ils sont confrontés à un environnement plus complexe, ils sont engagés à l’international… Ils veulent donc des candidats polyvalents et dotés d’un bagage solide. » Le CFA affiche en conséquence une croissance forte sur les formations de niveau master et ingénieur, qui comptent environ 1 350 inscrits. En revanche, les licences pro (1 250 étudiants) connaissent un relatif tassement – mais après une très forte hausse dans les années 2012 et 2013. Quant aux DUT et licences traditionnelles (1 300 inscrits en tout), ils ont tendance à stagner.

Parmi les métiers les plus porteurs aujourd’hui figure bien sûr le numérique, pour lequel les industriels affichent de gros besoins. Mais aussi les professions du commerce et de la gestion. Le secteur de la banque-finance, à l’inverse, décline légèrement.

«  Un rôle de facilitateurs  »

Comment une nouvelle formation en alternance voit-elle le jour ? « Nous sommes gérés de façon paritaire, par les entreprises et les représentants des universités et notamment des IUT, rappelle Laurence Bancel-Charensol. Nous construisons ensemble les ­filières et les parcours, du DUT au master ou au diplôme d’ingénieur. Nous utilisons pour cela les informations qui nous remontent sur les métiers en tension, les compétences recherchées, les attentes des employeurs, et les missions qu’ils proposent. »

En cette rentrée 2016, le CFA lance ainsi quinze nouvelles formations – fruit de plus de deux années de travail. Parmi celles-ci, trois filières mises sur pied avec l’université Paris-Est-Créteil (UPEC) : développement durable, numérique et santé, entrepreneuriat. « A l’origine, ce sont des cadres et dirigeants d’entreprise qui ont indiqué à nos enseignants-chercheurs qu’ils avaient des besoins significatifs sur ces sujets, précise la responsable. Il nous a fallu chercher des partenaires universitaires, élargir le spectre des firmes intéressées, travailler avec le conseil régional d’Ile-de-France… » Le CFA a également trouvé de quoi financer une résidence d’apprentis à Créteil, avec des équipements de domotique évolués.

Chute de l’apprentissage dans les PME

Pour assurer le suivi pédagogique, le CFA dispose de quinze critères de qualité, qui lui permettent de veiller à la cohérence du parcours de chaque apprenti. L’offre de formations peut évoluer : il arrive que le CFA ferme des cursus – DUT en électronique, par exemple – lorsqu’ils ne répondent plus aux besoins.

Pour Laurence Bancel-Charensol, les récentes réformes de la formation et du financement sont source d’incertitudes : « Nous entrons dans une période délicate, qui va sans doute durer deux ou trois ans. Mais il est probable que les besoins des entreprises vont se maintenir en Ile-de-France dans l’enseignement supérieur. »

Autre difficulté : la chute de l’apprentissage dans les PME, pourtant très présentes dans la région. Aussi le CFA Sup 2000 va-t-il se rapprocher des réseaux de PME, afin de mieux les informer sur les parcours et les profils d’apprentis. « En réalité, nous avons un rôle de facilitateurs, tant auprès des employeurs que des institutions académiques », conclut la directrice du CFA.