Vue générale du camp d’Azrak dans le nord de la Jordanie, le 9 septembre 2016. | KHALIL MAZRAAWI / AFP

La Jordanie a annoncé, lundi 10 octobre, qu’elle allait autoriser dans les « prochaines semaines » l’acheminement d’aide à plus de 75 000 réfugiés syriens bloqués dans une zone désertique à sa frontière, où elle a établi une « zone militaire fermée ». Depuis le 21 juin et la mort de sept militaires dans un attentat-suicide à la frontière, le royaume bloque le passage de toute aide vers les camps de fortune, où s’entassent des dizaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre qui déchire leur pays.

Amman avait donné son accord pour une première opération de ce type au début d’août, quand des organisations humanitaires avaient fait parvenir de l’aide à ces réfugiés à l’aide de drones et de grues. « Nous allons de nouveau autoriser dans les prochaines semaines les organisations internationales à acheminer de l’aide à ces réfugiés bloqués de la même manière », a annoncé à l’Agence France-Presse Mohamed Momani, ministre de l’information et porte-parole du gouvernement jordanien.

Le pays a « atteint ses limites »

Il a toutefois affirmé que cette « région frontalière restera[it] une zone militaire fermée et qu’il revenait aux Nations unis et aux organisations internationales de trouver des alternatives pour faire parvenir leur aide aux réfugiés bloqués ». L’ONU et les organisations humanitaires ne cessent d’alerter les autorités jordaniennes sur les conditions désastreuses dans lesquelles vivent ces réfugiés.

Selon le patron des opérations humanitaires de l’Organisation des Nations unies, Stephen O’Brien, « plus de 75 % [de ces réfugiés] sont des femmes et des enfants qui n’ont pas accès aux besoins de base, tels que la nourriture et l’eau ».

La Jordanie accueille plus de 600 000 réfugiés syriens selon les Nations unies, 1,4 million selon les autorités du royaume. En août, le roi Abdallah II avait estimé que son pays avait « une grande responsabilité » par rapport aux réfugiés syriens, mais avait « atteint ses limites ».